28/09/2009 Suite à l'agression de deux gays à la soude caustique, le procureur de Melun a vite annoncé qu'une des «victimes» pourrait être un «suspect». Aujourd'hui, il fulmine contre les journalistes «qui déforment [ses] propos»… pourtant confirmés. Au lendemain de l'agression à la soude caustique de deux gays à Melun (Seine-et-Marne), dans la nuit du jeudi 10 septembre, Serge Dintroz, procureur de la République à Melun, nous avait déclaré: «On s'éloigne de plus en plus de l'agression homophobe.» Et de présenter un certain nombre de faits considérés comme contradictoires, soulevant des questions au sujet de Marcel, le plus âgé de ce couple en train de se séparer, et aussi le moins blessé. À nos confrères du Post.fr, le procureur déclarait même le 11 septembre: «Il se peut que dans l'après-midi, la personne qui avait jusqu'ici la qualité juridique de victime se retrouve avec celle de suspect et soit mise en garde à vue.» À ce jour, elle ne l'a toujours pas été… À nouveau contacté par TÊTU, Serge Dintroz s'en est violemment pris aux journalistes qui, selon lui, «déforment [ses] propos». TÊTU confirme pourtant les propos retranscrits, tout comme la rédaction en chef du Post.fr que nous avons contactée. «L'enquête est en cours» Interrogé sur le fait d'avoir livré très (trop?) rapidement une version présentant Marcel comme le responsable présumé d'un possible «montage», Serge Dintroz nous répond en colère «qu'il s'agissait d'une réalité à l'instant T et que depuis plusieurs pistes sont suivies», avant d'ajouter: «L'enquête de départ a pris une autre tournure qui est loin d'être terminée.» Soit, mais pourquoi le procureur si prompt à donner une orientation à l'affaire, n'a-t-il pas communiqué depuis? Quid de la présomption d'innocence de Marcel quand le procureur remet en cause publiquement la possibilité de l'agression sans débat contradictoire? Caroline Mécary, l'avocate de Marcel, dénonce cette situation incroyable, et nous précise «avoir saisi le procureur général près la cour d'appel de Paris pour déposer une réclamation à l'encontre du procureur de la République de Melun», lequel nous répond excédé: «Il ne peut y avoir de garde à vue sans que nous ayons balayé toutes les pistes. Il ne faut pas se précipiter.» Désigné publiquement Si l'analyse est juste, on ne peut que remarquer qu'il n'a guère appliqué cette prudence à lui-même dès le début de l'affaire: Marcel a bel et bien été désigné publiquement, et il l'est encore. L'enquête de la police judiciaire de Melun devra venir apporter des éléments probants pour démasquer les coupables de cette agression, quels qu'ils soient, quitte, si cela est nécessaire, à contredire demain la position du procureur. Philippe Castel, porte-parole de l'Inter-LGBT, qui a rencontré Marcel, dit «vouloir toute la vérité sur cette affaire alors que le climat actuel ne permet pas aux deux personnes brûlées, à divers degrés de gravité, de recevoir tout l'accompagnement nécessaire qu'elles sont en droit d'attendre des associations». |
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