06/10/2009 Plusieurs plaintes ont été déposées, ces derniers jours, contre l’entreprise Bonifay, à Toulon. Le délégué du personnel aurait notamment été victime de propos homophobes, de crachats et de coups. «C’est une situation ahurissante. On se croirait revenu au Moyen-Âge!», déclare Louisette Maret. La directrice de l’association Le Cap, qui lutte contre les violences au travail, s’est jointe, ce jeudi, à une soixantaine de personnes, pour manifester devant Bonifay, entreprise de 300 salariés située dans les environs de Toulon (Var). Le Cap et le syndicat Force ouvrière (FO) accusent de harcèlement, notamment homophobe, de violences et de discriminations ce spécialiste de la production et la vente de matériaux de construction. La création, en juin dernier, de la première section syndicale de l'entreprise, par trois salariés, serait à l'origine de l'affaire. «Il n'y avait pas, jusqu'à présent, de personnel syndiqué. Du coup, pour la direction, il y a eu un ennemi à abattre», explique Louisette Maret. Une version rejetée par la direction qui critique des «syndiqués incapables de créer un CE et qui, par conséquent, rejettent la faute sur l'équipe dirigeante». Violences et insultes homophobes Selon Le Cap, la direction se serait mise à harceler les trois membres de la section syndicale pour les faire renoncer à leur projet. Parmi elles, David, gay de 39 ans et délégué du personnel, aurait été victime de violences et d’insultes homophobes: «Cela faisait plusieurs semaines qu’ils me menaçaient. Le 4 septembre, le patron est entré dans mon bureau, pendant que son fils bloquait la porte. Il m’a insulté, m’a craché dessus puis m’a poussé tellement fort contre le mur que j’ai dû appeler les pompiers. Ils ont essayé de m’en empêcher avant de fuir», affirme le jeune homme. Une plainte a, depuis, été déposée auprès du Procureur de la République de Toulon. La direction nie, là encore, toute violence et toute discrimination à l’égard des plaignants. Elle évoque seulement des «réprimandes, parfois véhémentes, contre ces personnes qui font mal leur travail et gênent le bon fonctionnement de l'entreprise.» «On croit rêver» Ce jeudi, quelques manifestants se sont entretenus brièvement avec des dirigeants de Bonifay. Sans résultat. Louisette Maret s’insurge: «Pour eux, l’histoire a été montée de toute pièce par des syndicalistes excités qui profitent de moyens de communication importants. On croit rêver. En plus, comme si ça ne suffisait pas, la direction a réussi à isoler les trois syndiqués. Les autres salariés ont peur, certains ne leur disent même plus bonjour!» |
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