24/05/2006 Les neuf homosexuels présumés, détenus depuis près d'un an à la prison centrale de Kondengui, ont comparu lundi 22 mai dans le cadre du nouveau dossier récemment ouvert contre eux, indique l'association Alternatives-Cameroun. Un seul témoin, qui n'avait, en fait, entendu que des rumeurs, s'est présenté. La présidente du tribunal a donc voulu renvoyer l'affaire. En effet, quatre témoins oculaires doivent être présentés par l'accusation pour que l'homosexualité des prévenus soit reconnue. Le plus jeune des détenus aurait alors fondu en larmes, évoquant les abus sexuels dont il a fait l'objet en prison. La présidente a donc décidé de juger l'affaire et a demandé aux accusés s'ils étaient coupables d'homosexualité. Ils ont tous nié, mais la substitut du procureur Marthe Onana a argué qu'ils auraient fait appel à une ONG américaine LGBT, l'International Gay and Lesbian Human Rights Commission (IGLHRC) pour les défendre et elle a lu les procès-verbaux où huit des neuf hommes reconnaîtraient les faits. Si l'un des accusés a assuré avoir été torturé pour avouer, la présidente a conseillé à ceux qui s'étaient «confessés» «d'aller chercher l'aide d'un prêtre, tout en faisant des remarques sur le caractère efféminé, l'habillement et le décapage [la dépigmentation de la peau] comme caractéristique des homosexuels», résume Alternatives-Cameroun. La substitut du procureur a requis qu'«ils devraient être reconnus coupables des faits qui leur sont reprochés tout en considérant des circonstances atténuantes». Estimant le dossier vide, Ernest Duga Titanji et Bell Hagbe, les avocats de Yaoundé qui travaillent avec maître Alice Nkom, ont demandé l'acquittement sans amende ni charge des prévenus, ainsi que leur libération immédiate. Les délibérés ont été renvoyés au 12 juin. D'autre part, Alice Nkom a fait savoir que le procureur a finalement mis la bonne date sur le procès-verbal qu'il avait antidaté (lire Quotidien du 15 mai). L'avocate, qui revient juste de France où elle était invitée pour la Journée mondiale contre l'homophobie, indique que le procureur devra expliquer pourquoi ses clients sont restés en prison entre le 24 avril et le 5 mai, alors que rien ne leur avait été notifié et que le tribunal les avaient acquittés le 21 avril, lors de leur premier procès. |
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