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Face aux protestations, le dirigeant du Créteil Bébel s'explique | 07/10/2009 Parce qu'ils sont musulmans pratiquants, ils ont refusé le match de football contre le Paris Foot Gay. L'affaire a provoqué de nombreuses réactions, de la FFF à Rama Yade, et le dirigeant du club de Créteil a tenté de se justifier. L'équipe de foot qui a refusé de rencontrer le Paris Foot Gay ne s'attendait sans doute pas à une telle médiatisation de l'affaire. Car de nombreux titres français et internationaux ont raconté comment le Créteil Bébel, club composé de joueurs musulmans pratiquants, s'est désisté devant le PFG «conformément aux principes de l'équipe». «On ne s'appelle pas le football club islamique» Se défendant de toute homophobie, le dirigeant du Créteil Bébel, Zahir Belgharbi, a expliqué que pour lui, c'est «le nom» du PFG qui posait problème et pas que l'équipe compte des homosexuels dans ses rangs. «Je ne suis pas homophobe, je ne suis pas intégriste, ça ne me dérange pas de jouer avec des gays, mais pas avec un club» portant un tel nom, a déclaré M. Belgharbi. «Nous, on a fait des efforts pour rester neutres - on ne s'appelle pas le football club islamique par exemple - pourquoi d'autres" veulent-ils s'afficher «comme les porte-drapeau d'une idéologie», a-t-il poursuivi, ajoutant : «Moi, tout ce que je veux, c'est jouer au football». Le Paris Foot Gay n'est «pas un club communautariste, c'est d'abord une association qui lutte contre l'homophobie dans le football», ouverte aux «hétéros et aux homos», a tenu à préciser Pascal Brethes. «Nous travaillons avec des clubs professionnels, comme le PSG, pour faire évoluer» les choses. Quant à l'équipe elle-même, elle comporte «des noirs, des blancs, des beurs, toutes religions confondues», a-t-il ajouté. «Fait grave» pour la Mairie de Paris Plusieurs voix s'étaient élevées dans la journée pour dénoncer cet ostracisme. La Ville de Paris a apporté son soutien au Paris Foot Gay. «La vocation du sport est de rassembler par-delà ces différences et de resserrer les liens entre les différentes composantes de la société. Le refus de jouer un match au seul motif de l'orientation personnelle des joueurs adverses est un fait particulièrement grave et contestable», écrit la Mairie dans un communiqué officiel. «Depuis sa création, le Paris Foot Gay véhicule les valeurs essentielles de respect des autres, de diversité, de tolérance et de générosité», poursuit le communiqué de la Ville qui «restera inflexible face aux atteintes portées à ces principes et continuera à mener une action déterminée contre toutes les discriminations». Rama Yade «très choquée» Pour sa part, la Fédération française de football a réaffirmé «sa détermination à lutter (...) contre l'homophobie». Elle a réagi en précisant que les deux clubs ne lui étaient pas affiliés. «La FFF réaffirme sa détermination à lutter, chaque jour et sur tous les terrains, contre toutes les formes de discrimination et bien sûr contre l'homophobie, explique-t-elle dans un communiqué. Elle ne peut rester insensible à la controverse suscitée par l'annulation de ce match». La secrétaire d'Etat aux Sports Rama Yade a quant à elle estimé que le communautarisme n'avait pas sa place dans le sport. «Mais où va-t-on là ? s'est exclamée Rama Yade, interrogée par des journalistes. Si ça continue, on va refuser de jouer contre des noirs, des juifs. Le communautarisme n'a pas sa place dans le sport.» «Ce n'est pas une attitude républicaine de refuser de jouer pour des motifs de religion», a dit Rama Yade. «Le sport, c'est la fraternité, et j'ai été très choquée.» «On joue tous en bonne intelligence» «Tout ça est navrant à notre époque, mais en même temps, ça va faire réagir», a pour sa part déclaré l'ancien milieu de terrain du PSG Vikash Dhorasoo, parrain du PFG depuis 2006. «Les ligues et les fédérations font semblant de lutter contre les discriminations et le racisme», a ajouté l'ex-international français. Enfin, le président de la CFL, qui organise le championnat entre ces équipes amateur, une réunion du comité directeur, prévue le 13 octobre, statuera sur les suites à donner à cette affaire, «avertissement ou exclusion». «Nous avons huit équipes gay dans le championnat et nous n'avons jamais eu de problème. On joue tous en bonne intelligence», a-t-il ajouté. |
Source : Par Rédaction Têtu.com
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