30/05/2006 Face au silence du gouvernement français après les violences ayant émaillées la gay pride de Moscou le 27 mai dernier, le comité Idaho (International Day against homophobia) s'est vu dans l'obligation de rédiger une lettre ouverte au président de la République, au Premier ministre, ainsi qu'au ministre des Affaires étrangères. «Dans le cadre des discussions qui auront lieu à Moscou lors du Conseil de l'Europe et du G8, écrit son Président Louis-Georges Tin, nous souhaitons que vous puissiez solliciter le président de la Fédération de Russie pour lui demander des explications sur les événements du 27 mai 2006.» Pour l'instant, les manifestants français blessés devront se contenter d'un communiqué de presse signé lundi par Nicole Guedj, secrétaire nationale de l'UMP chargée des droits de l'homme. L'ancienne ministre salue le «courage» des participants et juge «scandaleuse» l'interdiction de la manifestation par la mairie. Au sein de l'opposition, Bertrand Delanoë avait condamné dès le 27 mai les violences. «Il s'agit, écrit le maire de Paris dans un communiqué, d'une atteinte grave au respect des droits de l'homme et de chaque identité, contraire aux principes élémentaires d'une nation démocratique.» La direction du PS n'a, elle, pas encore réagi. Jack Lang, qui devait à l'origine faire le déplacement jusqu'en Russie pour soutenir les gays et les lesbiennes, n'a pas non plus rendu de commentaire public. Le Parti communiste français a quant à lui protesté contre les «graves manquements aux droits de l'homme» constatés durant cette gay pride. Les Verts, par la voix de leur porte-parole Sergio Coronado, font par de leur "consternation". En Allemagne, après que Volker Beck, un député écologiste allemand, ait été blessé au visage samedi, la chancelière a regretté «qu'il ait été frappé lors de cette manifestation». Pourtant, les Verts font l'objet de critiques de la part de la CDU, le parti conservateur dont est issue Angela Merkel. Le député Andreas Schockenhoff a estimé dans le Berliner Zeitung, qu'il fallait «se plier à l'ordre politique du pays dans lequel on se trouve». Il récuse en conséquence l'idée d'une protestation officielle de la part du gouvernement allemand. Volker Beck juge ce positionnement «scandaleux». Le parlement a adopté pour sa part une résolution appelant les autorités russes à respecter les droits de l'homme. En Russie, les organisateurs de la gay pride étudient désormais la possibilité de porter plainte devant la Cour européenne des droits de l'homme. Le chemin sera long: hier lundi, le président de l'assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe a tenu à féliciter la Russie et Vladimir Poutine à l'occasion du dixième anniversaire de l'appartenance du pays au Conseil de l'Europe. «Nous apprécions hautement les progrès enregistrés durant cette période» a osé déclarer René van der Linden au Président russe. Et ce mardi matin, sur l'antenne de RTL, Sergueï Parinov, conseiller diplomatique de l'Ambassade de Russie à Paris, a certes condamné les violences, mais pense que la Russie, «si elle doit évoluer, n'est pas prête à accepter une gay pride l'année prochaine.» Le collectif Idaho appelle samedi 3 juin, à 16h00, à un rassemblement devant l'ambassade de Russie à Paris. D'autres rassemblements identiques devraient avoir lieu dans plusieurs capitales européennes. Lire aussi les chroniques de nos envoyés spéciaux à Moscou qui ont suivi cette première gay pride. http://www.tetu.com/rubrique/mag/mag_dossier_detail.php?id_dossier=133%20 |
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