02/11/2009 TÊTU a interrogé les différentes parties de cette affaire d'une rare violence, survenue à Montpellier, qui a conduit à de lourdes peines de prison ferme. C'est «un jugement exemplaire» s'est félicité le procureur de Montpellier. Les faits remontent au 23 septembre dernier. Vers 22h, deux hommes qui discutent sur un banc au jardin du Peyrou sont accostés par deux jeunes qui les insultent: «PD», «fiottes», «Qui vient nous sucer?». Les agressés faisant face, un des deux jeunes lâche: «Tu n'es pas le premier PD que je frappe, et tu ne seras pas le dernier» et frappe avec une violence inouïe les deux hommes avec un marteau trouvé sous la selle de son scooter. Son complice n'est pas en reste. Un témoin de la scène a appelé la police et porte secours aux victimes. Arrivée très rapidement sur les lieux, la brigade anticriminalité pourchasse les fuyards. Choc traumatique L'homme d'une cinquantaine d'années souffre d'une fracture de l'os sous-orbital avec des plaies au crâne, au front et au visage. Le deuxième homme, d'une vingtaine d'années, est hospitalisé après s'être effondré sous le choc émotionnel et traumatique. Arrêtés, les fuyards ont fait l'objet d'une présentation immédiate, puis ont été relâchés sous contrôle judiciaire strict. Jeudi 22 octobre, le tribunal pour enfants de Montpellier à condamné les deux prévenus de 15 ans pour violences homophobes, en réunion et avec une arme. Deux ans de prison, dont un avec sursis, avec mandat de dépôt au sortir de l'audience ont été prononcés. Les deux victimes reçoivent chacune 3.000 euro de dommages et intérêts, sous réserve d'une expertise d'évaluation qui déterminera les séquelles ultérieures. Brice Robin, procureur de la République de Montpellier, a tenu à préciser à TETU que «ce jugement est exemplaire pour la lutte contre les discriminations. Le tribunal nous a suivi.» Nicolas Gallon, l'avocat des deux victimes, parle lui de «sanction adaptée au défi de violence de la part de deux jeunes socialement livrés à eux-mêmes.» «Sanction inadaptée du fait de leur âge» Pour maître Simmoneau-Fort, avocat des mineurs «la sanction est inadaptée du fait de leur âge et surtout de leur incapacité à appréhender leur geste». Isabelle Oger Ombredane, avocate du garçon le plus provoquant à l'audience, pense que «l'on a voulu faire un exemple ». Elle ajoute: «Mon client a un sentiment de toute-puissance dû à sa situation sociale. L'enquête psychiatrique parle d'altération à son sujet. Il ne pourra pas consulter de pédopsychiatre en prison. Il y avait pourtant une alternative: le placement en centre éducatif fermé avec obligation de suivi de soins.» Maître Oger Ombredane a tenu à préciser que «la présence des victimes à l'audience était remarquable. Il était très important que nos clients soient confrontés à leurs victimes, pour tenter de comprendre la gravité de leur geste». Des victimes qui ont d'ailleurs eu «la sensation d'avoir été accompagnées et entendues par les services de police et de justice» selon maître Gallon. Dans cette affaire, le tribunal pour enfants a eu connaissance du passé judiciaire excessivement chargé des deux jeunes malgré leurs 15 ans. Il a également été évoqué que ces deux jeunes seraient victimes de prostitution sur mineurs et qu'ils flirtent bien avec le milieu homosexuel montpelliérain, entretenant des rapports ambigus à ce sujet. Reste que la condamnation de ces deux jeunes n'est pas définitive puisque leurs avocates nous ont annoncé avoir interjeté appel. |
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