04/11/2009 COMPTE-RENDU. La ministre de l'Enseignement supérieur veut renforcer la lutte contre l'homophobie à l'université. Pour accompagner sa campagne de prévention, elle a rencontré des associations LGBT ce matin. TÊTU y était. Il reste beaucoup à faire. Alors qu’elle vient d'élargir la campagne de lutte contre l’homophobie à l’Université, la ministre de l'Enseignement supérieur a reçu ce matin dix associations LGBT, notamment étudiantes. But de la réunion: faire «un point d’étape» de l'opération lancée en juin, sur le quotidien des étudiants gays et «imaginer une suite concrète» à l'opération. En préambule, Valérie Pécresse a rappelé avoir souhaité cette campagne «pour faire prendre conscience à toute la communauté étudiante des ravages de l’homophobie, qui reste une cause importante de suicide chez les jeunes. L’affiche devait intriguer, faire sourire et réfléchir. Je pense qu’elle est réussie et je suis assez fan du slogan.» Toutes les associations semblent rejoindre la Ministre pour dire que la campagne est «plutôt bien faite». Affiches arrachées Mais passés ces premiers satisfecit, les limites de l’opération sont vite évoquées. Plusieurs témoins évoquent des affiches arrachées, d’autres les réactions hostiles ou les polémiques qu’elles ont provoquées dans les couloirs des facs. «Contrairement aux idées reçues, l’homophobie existe bel et bien à l’université, explique l’association HBO (Homos et bis d’Orsay). On le constate quotidiennement, nos affiches sont toujours arrachées, les étudiants ne s’arrêtent pas à nos stands par peur d’être associés au monde LGBT.» Le représentant de CAéLIF, qui regroupe les associations de plusieurs grandes écoles parisiennes dont Sciences Po, HEC ou Polytechnique, évoque pour sa part «une homophobie latente. Dans les écoles, les homos sont très stigmatisés. Et il est compliqué de garder son anonymat dans une petite structure, et de s’assumer au milieu de ses futurs collègues, dans des milieux où les carrières se construisent beaucoup par réseaux.» «Il existe une omerta sur la question» lâche la ministre Les associations ont énuméré leurs revendications, comme la mise en place d’actions de sensibilisation dès le collège, ou la lutte contre la transphobie. Surtout, elles ont dénoncé en chœur les réticences des directeurs des grandes écoles ou des présidents d’universités, dont certains auraient refusé que les affiches soient mises au mur, et le manque de collaboration et de formation des personnels administratifs et enseignants. «Pour le moment, les administrations n’entendent rien, nos affiches sont toujours enlevées et c’est une bataille pour distribuer nos flyers», raconte ainsi une membre du MAG. «Il faut à tout prix interpeller et sensibiliser les directions et les administrations, et aussi former les professeurs à ces problématiques», insiste la LMDE. Valérie Pécresse avoue alors que les enseignants ne lui parlent jamais de ces problèmes, et concède: «il existe une omerta sur la question». Durant les deux heures de la discussion, la ministre a écouté, acquiescé, s’est étonnée ou indignée, mais a peu répondu. Ses deux promesses du jour : l’envoi d’un courrier aux directions des écoles, pour «leur rappeler le caractère officiel de l’opération», et «peut-être une visite sur le terrain», pour vérifier que les affiches sont effectivement aux murs. «Ces difficultés me prouvent qu’on a raison de faire cette campagne» confie-t-elle à l’issue de la réunion. Avant de reconnaître que «le problème reste entier»... |
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