09/11/2009 Un jeune gay étudiant en droit veut faire fermer Facebook durant 24 heures, afin de «nettoyer tous les groupes et les propos homophobes». Dans une interview à TÊTU, il explique sa démarche. Démarche nécessaire ou impétuosité de la jeunesse? A 20 ans à peine, un étudiant en droit habitant d'Avignon veut faire fermer Facebook… vingt-quatre heures, le temps pour le premier réseau social en ligne d'opérer un nettoyage des groupes et des propos homophobes qui le gangrènent. Quand il a constaté la présence de pages néo-nazis, des groupes «anti-PD» et autres horreurs homophobes, le sang de Nicolas Canut n'a fait qu'un tour. «J'ai aussitôt déposé plainte. Je suis comme ça: quand je vois de l'homophobie, je rentre dans le combat. J'assume.» Il explique que sa plainte pour «incitation à la haine contre les homosexuels» est en cours d'instruction au Parquet d'Avignon, de Paris et de Nanterre, où elle est examinée par la cellule en charge de la cyberdélinquance et de la cybercriminalité. «C'est la première fois en France qu'une plainte contre Facebook n'est pas classée sans suite!» s'enorgueille-t-il. Déjà huit plaintes à son actif Il faut dire que Nicolas Canut n'en est pas à ses premiers faits d'arme. Lycéen en Picardie, il raconte avoir été exclu de son internat après la découverte de son homosexualité. «J'étais tellement choqué que j'ai porté plainte contre le proviseur, son ex-adjointe, un ex-surveillant, l'infirmière scolaire, trois élèves qui m'avaient bizuté et l'inspecteur académique pour non-assistance à personne en danger!» Aujourd'hui, Nicolas attend une réaction de la part de Facebook à sa plainte. S'il a reçu des soutiens de toute part à sa démarche – de toute la France mais aussi d'Allemagne, du Mexique ou des Etats-Unis, il a aussi reçu des menaces de nouvelles violences. Le milieu associatif dubitatif Reste que sa démarche individuelle fait grincer quelques dents dans le milieu de la lutte contre l'homophobie. Un responsable associatif, qui ne souhaite pas être cité, explique que les enquêteurs du ministère de l'Intérieur planchaient déjà sur les groupes homophobes depuis plusieurs jours. «Dès que Nicolas Canut a rendu très publique sa démarche, certains membres du groupe ont quitté celui-ci et tenté d'effacer leurs traces», explique-t-il à TÊTU. «Imaginez les difficultés que cela pose aux enquêteurs, désormais engagés dans une lutte contre la montre…» Jalousie? Le milieu associatif serait surtout dubitatif sur l'utilité de cette démarche solitaire qui en rappelle une autre, une plainte contre le rappeur homophobe Morsay (lire notre article) d'un collectif jusqu'ici inconnu, «Révolution LGBT», qui revendique tout de même d'être une association de 3.000 membres... Cette information, reprise telle quelle par certains blogs et médias, serait surtout complètement inefficace dans la lutte contre l'homophobie, avec bien peu de chances d'aboutir. En attendant des nouvelles de ses plaintes, Nicolas Canut, devenu une sorte de figure de proue de la lutte «citoyenne» contre l'homophobie, se défend d'avoir la grosse tête. Et prépare un livre pour raconter son passé de jeune combattant contre l'homophobie… |
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