14/11/2009 Marine Le Pen (Front national), Christian Vanneste et l'UMP, les associations catholiques… pas de surprise dans les cris de protestation contre le droit à l'adoption accordé à une lesbienne. Sans surprise, la décision du tribunal administratif de Besançon, mardi, d'accorder un agrément d'adoption à Emmanuelle, enseignante lesbienne, a conduit les opposants à l'homoparentalité à exprimer publiquement leur opposition. Et en premier lieu, le rappel de la position du gouvernement, via son porte-parole Luc Chatel, qui a rappelé que «le gouvernement a eu l'occasion de dire à plusieurs reprises –le président de la République lui-même s'est exprimé sur le sujet– que nous n'étions pas favorables à l'adoption d'enfants par les couples homosexuels». «Le modèle qui est le nôtre doit rester celui d'une famille hétérosexuelle», avait en effet déclaré Nicolas Sarkozy, dès 2006. Le député UMP de Seine-Saint-Denis Éric Raoult, signataire de l'Entente parlementaire contre l'homoparentalité, a rajouté hier: «Dès qu'il y a un enfant, il faut un papa et une maman.» Tandis que dans un communiqué, Christian Vanneste, autre député UMP, a condamné «la malheureuse décision» du tribunal qui «fait l'objet de l'habituel rouleau compresseur médiatique du groupe de pression homosexuel». Le FN avec les associations catholiques L'extrême-droite n'est pas en reste. Marine Le Pen, vice-présidente du Front national, dénonce dans un communiqué cette «scandaleuse décision»: «Ainsi donc, sans que les Français ni leurs représentants élus n'en aient décidé, sur simple décision d'une instance européenne et de la Halde, structure technocratique sans légitimité démocratique, on assiste à un bouleversement du droit de la famille.» «Comme dans l'affaire Mitterrand, cette décision consacre la disparition d'une certaine morale d'État et le triomphe d'une société hédoniste où les volontés de certains adultes priment sur les droits légitimes des enfants», ajoute-t-elle, confirmant l'amalgame qu'elle fait –à tort– entre les «aveux» publics de Frédéric Mitterrand, son homosexualité et la pédophilie. Des collectifs tels que la Confédération nationale des associations familiales catholiques (CNAFC), ajoutent: «L'éducation d'un enfant et en particulier le processus progressif de la découverte et de l'affirmation de son identité sexuelle, exigent plus que de simples "référents" de deux sexes, mais bien la présence d'un homme et d'une femme qui entretiennent une relation stable d'amour. Pour la CNAFC, cette décision de justice démontre la nécessité que le législateur clarifie ce qu'est l'intérêt de l'enfant. La CNAFC demande au législateur de prononcer sans équivoque le droit de l'enfant à avoir un père et une mère et de rappeler formellement que ce droit est premier, il prévaut sur tout "droit à l'enfant".» Le Collectif pour l'enfant, qui prétend représenter une soixantaine d'associations, s'interroge: «On est en droit de se demander si la décision prise par le tribunal n'est pas idéologique, et si ce n'est pas en raison de son homosexualité que cette femme a reçu le droit d'adopter.» MISE A JOUR 15h40: Réaction de Familles de France. L'association Familles de France, dans un communiqué, n'hésite pas à parler de «discrimination à l'égard des enfants» et d'une décision «contraire au code civil, au droit de la famille et à la Convention Internationale des Droits de l'Enfant» (sic), écrit l'association. Qui ajoute: «Sous prétexte de ne pas vouloir discriminer une personne célibataire demandant le droit à l’adoption, le tribunal administratif de Besançon ne s’est par rendu compte qu’il discriminait ainsi l’enfant adopté en lui refusant le droit d’avoir un père et une mère. Comment un tribunal peut-il refuser un père adoptif à un enfant qui n’a déjà pas eu la chance d’avoir son père et sa mère biologique? Pour le tribunal, le désir d’adulte a été plus fort que le droit de l’enfant.» MISE A JOUR 18h: Réaction de l'Eglise catholique. L'Eglise catholique rappelle que, «pour le bien de l'enfant», un couple de parents est, selon elle, constitué par un homme et une femme, dans un communiqué diffusé jeudi par la Conférence des évêques de France (CEF). «Le droit français reconnaît la possibilité pour une personne célibataire d'adopter des enfants», indique Mgr Jean-Charles Descubes, archevêque de Rouen et président du Conseil Famille et Société de la CEF, dans une déclaration publiée sur le site de la CEF, «toutefois, poursuit-il, l'adoption n'est pas une question de droits individuels mais a pour but la protection de l'enfant, privé de ses parents naturels. C'est l'intérêt supérieur de l'enfant qui doit donc guider les décisions politiques et administratives. Les droits et le bien de l'enfant limitent le droit à l'enfant». |
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