19/11/2009 Peu voire pas de dépistage, statut sérologique ignoré, pratiques à risque... Les premiers résultats de l'étude Prevagay dans les établissements gays parisiens sont tombés, et montrent qu'il ne faut pas relâcher les messages de prévention. L'enquête Prevagay, lancée au printemps dernier dans des établissements gays parisiens, vient de livrer ses premiers résultats. Près de 18% des participants à cette étude (approchés dans quatorze bars, saunas et backrooms gays parisiens) étaient séropositifs, dont 20% qui ne connaissaient pas leur séropositivité, selon les premiers résultats publiés mardi par l'Insitut de Veille sanitaire (InVS). Données de terrain L'objectif de Prevagay était de mesurer la proportion réelle de personnes porteuses du VIH, en recueillant les déclarations des participants sur leur statut sérologique supposé, mais surtout en confrontant ces déclarations aux analyses d'une goutte de sang prélevé. Outre des données biologiques objectives, cette enquête souligne ainsi la méconnaissance des personnes interrogées sur leur statut sérologique. En soi, l'échantillon de personnes retenues dans cette étude ne permet pas de tirer une généralité valable pour l'ensemble des gays, mais il sous-entend que dans les autres études, qui reposent uniquement sur les déclarations des participants, la proportion de séropositifs est sans doute sous-estimée. Ces résultats devraient donc permettre de renforcer la prévention et le dépistage parmi les gays, alors que les données en Europe et en France dépeignent, selon l'InVS, «une situation préoccupante: les rapports sexuels entre hommes sont le seul mode de contamination pour lequel il n'ait pas été enregistré de baisse des nouvelles contaminations depuis le début de la décennie». Au moins un rapport non protégé pour 57% des participants Au total, 917 hommes ont accepté de participer à l'enquête. Sur les 886 tests et questionnaires validés, 157 participants ont été diagnostiqués séropositifs pour le virus du sida, soit 17,7%. Ces hommes possédaient un niveau d'étude élevé, étaient majoritairement nés en France, et déclaraient un nombre important de partenaires sexuels masculins occasionnels (26% plus de 50 partenaires dans les 12 derniers mois). Mais, plus grave, 57% déclaraient avoir eu au moins une pénétration anale non protégée dans cette période. Peu voire pas de dépistages Parmi ces hommes séropositifs, un sur cinq ignorait son statut sérologique positif. Ces hommes sont en moyenne plus jeunes que ceux qui connaissaient leur séropositivité, avec un âge médian de 37 ans (contre 41 ans). Autre enseignement préoccupant, 22% n'avaient jamais eu recours au test de dépistage VIH dans leur vie, alors que les scientifiques insistent régulièrement sur le danger d'une prise en charge tardive de la maladie. Plus on se soigne tôt, plus les traitements sont efficaces, c'est le message qu'il faut continuer à marteler vers ceux qui évitent les tests de dépistage. Première en France, cette étude a été réalisée avec le soutien des associations lesbiennes, gaies, bisexuelles et transsexuelles ainsi qu'avec l'Agence nationale de Recherche sur le Sida et les hépatites virales (ANRS). Les résultats finaux (intégrant les hépatites B et C) seront communiqués au premier trimestre 2010. |
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