12/06/2006 Le juge d'instruction antiterroriste espagnol chargé des dossiers visant l'ETA et son bras politique Batasuna, Fernando Grande-Marlaska, a dévoilé sa vie de couple homosexuel marié dans un entretien inédit au magazine dominicial du journal El País. Le magistrat de 43 ans confie s'être marié en octobre avec Gorka, l'homme – basque comme lui – qui partage sa vie depuis neuf ans, profitant de l'ouverture du mariage aux couples gay et lesbiens entrée en vigueur l'été 2005 en Espagne à l'initiative du gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero (lire Quotidien du 1er juillet 2005). Soumis à une rude pression politico-médiatique en cette période controversée de début de processus de paix avec l'ETA, le juge de l'Audience nationale raconte avoir eu comme beaucoup d'homosexuels du mal à faire accepter son orientation sexuelle. «Il y a des gens qui vivent des situations vraiment très dures. Sincèrement, c'est pour cela que je me suis décidé à accorder cette interview, déclare ce juge qui ne s'exprime jamais dans les médias. Je ne me sens un modèle pour personne, mais il y a beaucoup de jeunes qui vivent dans de petits villages et qui ont la vie difficile. Je pense qu'avec cela, il se peut qu'ils se disent, regarde, ce type dont parlent tellement les journaux est comme moi, alors je ne suis pas si bizarre ni mauvais.» Le magistrat assure n'avoir pas souffert de son homosexualité dans sa vie professionnelle, se sentir «très aimé à l'Audience nationale» et n'en avoir pas fait mystère auprès de ses amis, «sans prosélytisme ni exhibitionnisme». Mais son coming-out auprès de sa mère, «un de ces jours qui ne s'oublient pas», le 3 février 1998, fut en revanche un choc mal accepté et «la vie nous a séparés un temps [...], jusqu'à ce que, en 2004, les choses se normalisent complètement», confie le magistrat. Le juge Grande-Marlaska explique aussi avoir quitté en 2003 le Pays basque avec son futur mari pour échapper à son pesant climat politique: «Nous sommes Basques, mais dans cette société, tout gravite avec excès autour du nationalisme. Les relations professionnelles, personnelles, l'air que nous respirions dans la rue, tout était pris dans la dialectique nationalisme oui, nationalisme non, ETA oui, ETA non. À 40 ans, nous avons décidé de vivre dans une société où existaient d'autres horizons.» (avec AFP) |
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