18/06/2001 Lyon, samedi 16 juin, 14 heures : 1.700 selon la police, 7.000 selon les organisateurs: la pluie battante qui a arrosé trois heures durant le défilé de la Lesbian & Gay Pride n'a pas facilité le décompte des participants réfugiés sous leurs parapluies multicolores. Quoiqu'il en soit , le temps grincheux n'a pas fait reculé la fierté homo qui a déroulé pour la 6e année consécutive les couleurs de l'arc en ciel dans les rues du centre ville, sous les regards amusés ou médusés mais le plus souvent complices des lyonnais tout affairés à leurs courses du samedi après-midi. Le mauvais temps n'a pas entamé non plus l'humour de l'élu villeurbannais Jean-Luc Estournel , qui a déclaré: "Le ciel n'est pas avec nous, Bernadette Isaac-Sibille (députée ouvertement homophobe) a dû faire brûler des cierges à Fourvières!". "Tous ensemble contre le sexisme, le racisme, et l'homophobie!", le message en tête du défilé est donc plus que jamais d'actualité. Tous ensemble ou presque: contrairement à l'an passé Gérard Colomb, devenu maire de Lyon, n'a pas participé au défilé, il était représenté par son deuxième adjoint Gilles Buna. Peu d'élus, mais toutes les associations étaient de la fête. Gare !, créée il y a un an à Paris, a d'ailleurs annoncé la création prochaine d'une antenne lyonnaise. A Bordeaux, environ 1.500 personnes, selon la police et les organisateurs, ont battu le pavé. Emmené par un véhicule équipé d'un préservatif géant d'une dizaine de mètres de haut et constitué d'une petite dizaine de chars, le cortège a traversé le centre-ville de Bordeaux en musique. A Toulouse, dans une ambiance festive de parade techno et sous des pluies de confettis, les manifestants - entre 3.000 et 4.000 selon les organisateurs -, brandissant des drapeaux arc-en-ciel, ont défilé dans un cortège ouvert par une quinzaine de motos venues du Motoclub gay et lesbien du Sud de la France, suivies par des véhicules et chars. Sur la place du Capitole, une grande bâche noire d'environ 50 m2 avait été déployée pour dénoncer "l'exclusion des lesbiens et gays du don du sang". Dans un discours rappelant la "domination de l'hétéro-normalité", les organisateurs ont également annoncé que le député-maire Philippe Douste-Blazy (UDF) avait promis de faire installer à Toulouse, au plus tard le 1er janvier 2002, une Maison des Homosexualités, qui devrait devenir, selon les manifestants, un lieu d'information et de réunion pour les associations liées au mouvement gay et lesbien. Le défilé s'est terminé sur les berges de la Garonne où se tenait un Homosalon, avec stands d'information et animations musicales. A Rennes, 200 personnes environ selon la police ont défilé pour revendiquer dans une ambiance festive le droit à la différence pour les homosexuels. Bravant les averses, les manifestants ont traversé le centre ville dans l'après-midi, au son de la musique techno. Du haut des cinq chars les accompagnant, les manifestants, dont certains étaient déguisés, ont lancé mousse et coeurs en papier sur les passants, donnant à leur défilé des allures de carnaval. A Lille enfin, plusieurs milliers de personnes, environ 3.000 selon la police, plus de 5.000 selon les organisateurs, ont défilé derrière une banderole revendiquant "l'égalité des droits" pour les homosexuels. Le cortège était animé par cinq chars déclinant chacun un style musical distinct (house, ska, tams-tams africains...) et sur lesquels étaient juchés de jeunes danseurs. "On a voulu une fête moins techno que l'an dernier pour la dissocier de la Techno Parade qui doit avoir lieu samedi prochain à Lille", a expliqué une organisatrice. "Que l'on soit gay, lesbienne, bi ou trans, on veut les mêmes droits pour tous, on est des citoyens également!", a déclaré Stéphane Cochefert, président de l'association Lesbian and Gay Pride, lors d'une prise de parole après le défilé. Il a évoqué "le droit au mariage, à l'adoption, à la procréation médicalement assistée", ainsi que "le droit à la mémoire" en regrettant que la déportation des homosexuels pendant la seconde guerre mondiale soit toujours selon lui un sujet tabou en France (avec AFP). |
Source : Têtu |
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