19/01/2010 Alors qu'il démarre un blog sur le site de TÊTU, le président-fondateur de GayLib a répondu à nos questions sur ce groupe homo au sein de l'UMP. A 39 ans («comme Patsy Stone!», s'empresse-t-il d'ajouter), Emmanuel Blanc vient de reprendre la présidence de GayLib, le groupe homo de l'UMP. Mais c'est loin d'être une première: il en avait quitté la tête un an auparavant (au profit de Jean-Michel Durand) et surtout, il en avait été l'un des membres fondateurs, en 2002. Ce chargé de mission et conseiller municipal de Cannes (Alpes-Maritimes) vient également de démarrer un blog sur le site de TÊTU: Vues de droite. Avec un premier billet très évocateur, quelques jours après l'ouverture du mariage pour les homos au Portugal: «Le fado me donne le blues» Bref, de multiples raisons pour TÊTU de lui poser quelques questions. TÊTU: Pourquoi être revenu à la tête de GayLib? Emmanuel Blanc: Le travail commencé en 2002 est loin d'être fini. Notre combat pour l'égalité n'est pas encore gagné, même si nous avons remporté quelques victoires. Beaucoup de militants de GayLib ont souhaité que je reprenne du service et je ne pouvais pas, en tant que co-fondateur, refuser de d'assumer mes responsabilités. En tant que co-fondateur de GayLib, justement, quel bilan faites-vous de ces années de militantisme, à l'intérieur comme à l'extérieur de l'UMP? C'est un bilan plus que positif. Grace à nous, notre famille politique a évolué très rapidement. Il faut se souvenir que quand nous avons créé GayLib en 2002, la droite, à de rares exceptions prés (Roselyne Bachelot, Alain Madelin) en était à la préhistoire pour les questions LGBT. Puis, les plus intelligents d'entre eux ont très vite compris que le combat que nous menions était non seulement juste, mais qu'il s'inscrivait aussi dans la tradition libérale de notre famille politique. Je pense à Jean-Pierre Raffarin bien sûr, qui reçut pour la première fois les associations LGBT à Matignon et a porté la loi pénalisant les propos homophobes et la création de la Halde. Derrière cela, il y avait GayLib. Je pense aussi à Alain Juppé qui nous a permis d'exister à l'UMP. Et bien sûr ensuite à Nicolas Sarkozy qui a tout de suite soutenu nos revendications au ministère des Finances pour l'amélioration du pacs. A l'extérieur de l'UMP, GayLib a certainement contribué à donner une image plus ouverte de notre famille politique, dont la frange la plus conservatrice a tendance a faire oublier que l'UMP est avant tout l'héritière des Lumières et de la révolution libérale de 1789. Quelle sera le programme de GayLib pour l'année politique qui vient, année marquée essentiellement par les élections régionales? C'est très simple: nous n'aurons de cesse de réclamer à notre majorité et au président de la République qu'ils tiennent leurs engagements: union civile égale au mariage (hors filiation, comme au Portugal), et statut pour le second parent. Avec ces deux dispositifs, la famille homosexuelle pourra bénéficier d'un traitement, sinon égal, au moins très proche du droit commun, et suffisamment protecteur pour lui permettre d'évoluer dans un environnement juridique favorable. L'idéal bien sur, et finalement le plus simple, serait d'ouvrir le mariage à tous les couples, comme au Portugal et dans les autres pays européens, quitte à laisser la question de la filiation pour plus tard comme l'ont fait les Portugais. Mais le président de la République s'est engagé sur un contrat d'Union et nous ne refuserons certainement pas ce contrat qui constitue une vrai avancée par rapport au pacs. Qu'il tienne au moins ses engagements. S'il veut aller plus loin, nous serons ses premiers soutiens naturellement. Vous venez donc de démarrer un blog sur le site de TÊTU, que souhaitez-vous y faire? Commenter l'actualité avec mes mots, mes émotions, mes coups de cœur et coups de tête. «Vues de droite» bien sûr, comme son nom l'indique, mais pas seulement. J'ai un côté un peu anar, ce sera la vue d'un homme libre sur les questions LGBT soulevées par l'actualité. |
Webmaster / Éditeur : Monclubgay.com © | Réalisation : Nichetoo.net | ||
Conditions d'utilisation |
|