26/06/2006 L'un des neuf homosexuels présumés, libérés le 12 juin (lire Quotidien du 13 juin), est décédé du sida dans la nuit du 23 au 24 juin, annonce maître Alice Nkom. Le jeune homme, déjà très mal au point en prison, avait dû être hospitalisé à sa libération. «On lui a retiré plus de trois litres de pus dans le poumon, qui est bousillé», indiquait alors l'avocate dans un courriel. «Lambert [l'un des neuf hommes libérés] m'a dit qu'Alim avait été enterré hier soir [dimanche 25 juin], sans cri, ni haine», a indiqué la magistrate à tetu.com, précisant que l'ancien détenu avait été «violé deux fois en prison par des gens qui ne se sont certainement pas protégés et à qui il a transmis le virus ou qui le lui ont transmis». Selon Me Alice Nkom, le médecin de la prison a expliqué qu'Alim n'a pas reçu les soins appropriés et que son alimentation ne lui permettait pas de résister à la maladie. Bouleversée, elle s'emporte: «C'est ça l'objectif? Tuer les homosexuels en les envoyant là-bas [en prison]? C'est une guerre bactériologique? C'est facile de rester dans un bureau climatisé et de signer des mandats d'arrêts ou des mandats de dépôts. Je vais hurler ma douleur au ministère de la Justice, au procureur de la République, à la Commission des droits de l'homme, aux ambassades… Pour informer, dire aux autorités qu'elles sont responsables de la mort d'Alim, qu'il faut arrêter le massacre. Je ne vais pas les laisser dormir avec la satisfaction du devoir accompli. Il faut que la mort d'Alim serve à quelque chose». Alim aurait sans doute pu être sauvé si le procureur avait respecté l'acquittement et la libération ordonnés le 21 avril, au lieu d'ouvrir un nouveau procès. Avant de mourir, Alim a tenu à ce qu'on le photographie: «Ce sourire, Alim vous l'a destiné spécialement. À vous tous et toutes, qui l'avez tant soutenu, aidé, aimé pendant cette douloureuse épreuve », rapporte Me Alice Nkom. Alim est décédé alors qu'au même moment, une vingtaine d'organisations non gouvernementales ont émis une déclaration soutenant la dépénalisation de l'homosexualité au Cameroun. Elles «exigent la libération immédiate de toutes les personnes emprisonnées du seul fait de leur orientation sexuelle, réelle ou supposée» et dénoncent «une vague d'homophobie particulièrement violente». Photo Alice Nkom: http://www.tetu.com/images_news/11513173501.jpg |
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