04/02/2010 Les élus PS du Conseil général de l'Ariège menacent de se mettre en congé du parti, si Michel Teychenné, ouvertement gay, est maintenu sur la liste des candidats aux régionales. Un ultimatum motivé par l'homophobie, selon l'élu qui vidait son sac hier devant la presse. Élu socialiste de l'opposition municipale à Pamiers, l'ancien député européen Michel Teychenné sera-t-il le seul représentant LGBT a figurer sur une liste PS/PRG dans la région Midi-Pyrénées? C'est lundi 8 février, dernier jour pour le dépôt des noms, que la réponse sera dévoilée. Il avait été investi en Ariège en position éligible, à la troisième place, mais pour l'heure, il a été écarté de la liste rendue publique par le socialiste Martin Malvy, président sortant du Conseil régional. Michel Teychenné estime que le président PS du Conseil général de l'Ariège Augustin Bonrepaux est à l'origine de ce tour de passe-passe. Le premier vote des militants a été dissout, abusivement selon lui, et une nouvelle liste soumise au vote et approuvée. Un recours plus tard, Teychenné a finalement été rétabli à sa place par la convention nationale du PS. Or, les élus du Conseil général menacent de se mettre en congé du parti si cette décision est appliquée. Le silence de Martin Malvy pousse Michel Teychenné à alerter la presse sur l'homophobie d'Augustin Bonrepaux, lequel annonce aussitôt un dépôt de plainte pour diffamation. Au même moment, dans un communiqué, le Collectif contre l'homophobie de Montpellier rappelle la condamnation du président du Conseil général de l'Ariège par le tribunal administratif de Toulouse, le 27 octobre dernier, pour avoir refusé à un gay vivant en couple un agrément d'adoption, en dépit des avis favorables des services compétents. «Je me suis tu pendant longtemps» Hier, mercredi 3 février, Michel Teychenné s'exprimait à Toulouse lors d'une conférence de presse dans les locaux de la fédération socialiste de la Haute-Garonne, où étaient conviés les militants LGBT qui le soutiennent. Devant la poignée de journalistes présents, il a été très clair: «Augustin Bonrepaux ne me supporte pas. Pendant mon mandat de député, j'étais interdit de séjour dans son canton. Je me suis tu pendant longtemps, jusqu'à aujourd'hui. Je pense qu'il s'agit d'homophobie silencieuse: pour lui, les gays sont faits pour travailler dans le domaine de la culture et pour vivre dans le Marais, mais pas pour être élus en Ariège. Il y a sa difficulté à me parler et à me regarder en face, et des propos qui m'ont été rapportés. J'espère que sa plainte pour diffamation ira jusqu'au bout parce que j'ai beaucoup de choses à dire, j'ai l'intention de lever le voile sur un certain nombre de comportements. Si j'ai manifesté en Europe où j'ai laissé des vestes dans les gays-pride interdites, ce n'est pas pour me faire discriminer en Ariège!» Il précise toutefois qu'en quinze ans de militantisme, il n'a pas été confronté à l'homophobie au sein du parti. Mais il dresse tout de même ce constat: «La fédération PS [de l'Ariège] est relativement sous tutelle du groupe socialiste au Conseil général, où il détient 18 sièges sur 21. Des gens de pouvoir régalien tentent de s'opposer à ma candidature que j'estime légitime. Je dénonce un mur!» Au passage, il note l'absence de femmes siégeant dans cette assemblée –«un cas unique en France»– et le non renouvellement des élus. L'intéressé admet que le combat qu'il mène aujourd'hui dépasse celui d'un simple siège. «Tout est à faire pour les LGBT en Midi-Pyrénées, où ces problématiques sont classées dans le cadre du développement durable. J'attends donc de Martin Malvy qu'il adresse un message fort aux LGBT en appliquant la décision de la convention nationale.» |
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