03/07/2006 Les inspecteurs des impôts ont aussi le droit d'être fiers. Et c'est peut-être l'avancée majeure qu'on a pu décerner lors de l'Europride, qui se tenait à Londres samedi 1er juillet, sous un soleil de plomb, et qui a réuni environ 50.000 personnes: la participation officielle au défilé de fonctionnaires en tout genre, de policiers et même de membres de la Royal Navy (photo). Bref, une certaine banalisation de l'homosexualité, qui ne se pose plus en opposition à l'ordre établi mais en fait partie intégrale. Certains peuvent regretter la perte du côté subversif du mouvement LGBT, mais il y a aussi du bon à voir des vendeurs de poppers côtoyer un stand où l'on distribue le Guide de la TVA. Bien sûr, il ne faut pas tout voir en rose, même si la présence de nombreuses drag-queens, minets bodybuildés et psycho bitches y était propice. Une conférence tenue la veille de la marche des fiertés a rappelé les difficultés vécues par les communautés LGBT en Europe de l'Est et ailleurs. Même en Angleterre, l'homophobie reste présente, que ce soit de façon ouverte, comme l'a montré le meurtre en octobre 2005 du barman gay Jody Dobrowski (lire Quotidien du 21 juin), ou de manière plus insidieuse: ainsi, le groupe gay Stonewall a appelé pendant la Pride à la démission de Chris Moyles, le DJ vedette d'une des plus grandes stations de radio britanniques, pour avoir employé le mot «gay» comme adjectif péjoratif. Celui-ci a été défendu par ses patrons à la BBC, qui ont refusé d'y voir une quelconque homophobie (lire Quotidien du 9 juin). À Marseille, 8.000 personnes selon les organisateurs, 3.000 selon la police, ont participé à la treizième gay pride de la cité phocéenne. «Je suis venue ici pour soutenir tous les gays et lesbiennes qui font souvent face à des discriminations, même dans la rue. À Marseille, j'ai vu des amis que l'on regardait de travers et qui se sont parfois fait insulter», explique Deborah, 16 ans, «hétérosexuelle». À côté d'elle, une de ses amies, lesbienne, Diane, estime que cette marche «permet de se sentir moins seuls». «Cela montre aussi aux gens que nous existons», ajoute-t-elle. «Nous défilons pour obtenir des engagements forts dans les programmes des candidats [à la présidentielle] pour obtenir l'égalité: mariage, homoparentalité, adoption», a expliqué Jean-Marc Astor, président de la Lesbian and Gay Pride de Marseille. À l'issue de la marche, plusieurs associations ont organisé une cérémonie devant le monument de la déportation en souvenir des déportés et internés homosexuels européens lors de la Seconde Guerre mondiale. Pendant ce temps à Madrid, plus de 1,5 million de personnes ont participé à la gay pride, selon les organisateurs, une semaine avant la première visite en Espagne du pape Benoît XVI attendu à l'occasion de la cinquième Rencontre mondiale des familles (RMF) à Valence. Le défilé madrilène était placé sous la devise «Pour la diversité, toutes les familles comptent», dans un pays où le mariage des couples homos a été légalisé il y a juste un an à l'initiative du gouvernement socialiste de José Luis Rodríguez Zapatero. Vendredi, à l'approche de sa visite en Espagne, Benoît XVI avait réaffirmé que la famille était «la structure essentielle de la société». En référence au mariage des gays et des lesbiennes, le pape a critiqué les unions qui prétendent «usurper» les droits de la famille fondée sur «l'union par le mariage entre un homme et une femme, selon le dessein du créateur». |
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