18/02/2010 Des représentants des principaux mouvements politiques étaient réunis au centre LGBT de Paris la semaine dernière. Au programme: les enjeux des régionales en Ile-de-France pour les gays, les lesbiennes, les bi, les trans... Compte-rendu des discussions. La semaine dernière, il y avait du monde dans la petite salle de conférence du centre LGBT de Paris Ile-de-France. Au programme: un débat sur les élections régionales, organisé à la fois par le centre LGBT et l'inter-LGBT. Durant près de trois heures, des représentants des principaux partis ont discuté du bilan de la précédente mandature, et exposé leurs projets (ceux du PS, d'Europe Écologie, du Modem et du Front de Gauche, sont disponibles sur le site de l'inter-LGBT), devant un public venu en nombre certes, mais composé essentiellement de militants politiques ou associatifs. Bref, autant dire que tout le monde se connaissait... D'ailleurs, très vite, chacun se tutoya. On peut tout de même regretter qu'aucun responsable politique de poids engagé dans la campagne n'ait cru bon de se déplacer pour ce débat ! «Bilan partagée par l'ensemble de la gauche plurielle» Malgré leurs différences, Marie Pierre de la Gontrie (PS), Caroline Mécary (Europe Ecologie) et Alexis Houadeg (Front de Gauche) sont d'accord pour affirmer que «le bilan de la précédente mandature concernant les LGBT est partagé par l'ensemble de la gauche plurielle». Jonathan Denis, de l'Alliance Écologiste Indépendante, se félicite d'ailleurs du bilan de l'ex-gauche plurielle : «je vous dis bravo. S'il y a bien une région qui a lutté contre le sida, c'est bien l'Ile-de-France». Mais si chacun se déclare satisfait des travaux engagés juqu'à présent (soutiens aux associations LGBT, actions de préventions du CRIPS, actions au sein des lycées, convention avec la Halde, appels à projet, création d'un conseil à l'égalité...) tous sont d'accord pour «faire mieux» lors de la prochaine mandature. Caroline Mécary constate en particulier qu'il n'y a pas eu «assez de boulot de fait sur la lutte contre l'homophobie au travail». En face, sur l'échiquier poitique, Stéphane Dassé (UMP, ancien président de Gay Lib) se risque à expliquer que «Huchon n'est pas une figure de l'avancée des droits LGBT». et que «l'engagement d'une charte de lutte contre les discriminations n'a pas été tenu». Polémiques sur les subventions Mais le Modem Christophe Grébert tient très vite à se distancier de son voisin de droite : «le Modem n'existait pas en 2004. Il y a une rupture parmi les hommes, et une évolution dans les idées, notamment depuis que nous avons adopté notre projet humaniste en novembre dernier qui reconnaît notamment le principe d'homoparentalité, la signature des pacs en mairie...». Philippe Castel, porte-parole de l'Inter-LGBT, prend alors la parole, notamment en direction de Stéphane Dassé : «la politique se juge à des actes. Pourquoi certaines subventions ou actions n'ont pas été votées par l'UMP ?» Pour Europe Écologie, Emmanuelle Cosse, ancienne présidente d'Act Up, interpelle à son tour l'ancien président de Gay Lib : «Est-ce que l'UMP se rend compte du signal envoyé aux associations quand vous votez contre nos demandes de subventions ou quand vous ne prenez pas part aux votes ?». Et un militant associatif d'enchaîner : «les dossiers de subventions, on se les tape année après année !». Stéphane Dassé préfére ne pas répondre, alors que le débat dévie sur le comportement des élus UMP au Conseil de Paris. Entre les polémiques nationales et parisiennes, on parla ce soir-là finalement bien peu de la région Ile-de-France dans toute sa diversité... Aucun débat de fond sur le «Grand Paris» «Le débat est très parisiano-centré, c'est dommage», remarque d'ailleurs un homme du public. Et Christine le Doaré a le plus grand mal à rappeler aux participants que «le débat porte sur les régionales !». Caroline Mécary souffle alors : «la région Ile-de-France, ce n'est pas que Paris». Et Alexis Houadeg rappelle «la nécessité de centres communautaires de santé au-delà du périph...». Mais à part ces quelques remarques, aucun débat de fond sur le «Grand Paris». Bref, il est manifeste que la gauche dans son ensemble a encore bien du mal à appréhender le fait métropolitain... La lutte contre l'homophobie et les discriminations en sortirait pourtant renforcée. |
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