26/03/2010 Frédérique a élevé l'enfant de son ex-amie et ne peut plus le voir car son ex-compagne a coupé les ponts et empêche tout contact. Pourtant, ce n'était pas ce qui était prévu. Aujourd'hui, elle essaie de faire reconnaître son lien avec l'enfant auprès de la justice. Cela fait maintenant un an que Frédérique*, 27 ans, n'a pas vu Théo, l'enfant qu'elle a élevé pendant trois ans et demi avec sa compagne. Six mois après la séparation, cette dernière a coupé les ponts et empêche tout contact entre l'enfant et son second parent. Aujourd'hui, Frédérique en est arrivé à faire appel à la justice. Pourtant, l'histoire avait commencé autrement. Vivant ensemble depuis deux ans dans les Deux-Sèvres, le couple envisage d'avoir un enfant et s'adresse à une clinique étrangère. Très rapidement, Anne est enceinte. La grossesse est compliquée, Frédérique lâche le contrat de professionnalisation qu'elle avait débuté pour s'occuper de sa compagne. Théo naît en 2005. Le couple lui donne en troisième prénom le nom de famille de Frédérique - une façon de marquer symboliquement le lien, non reconnu par la loi, entre l'enfant et son second parent. À la séparation, rien ne s'est passé comme prévu «C'était magnifique», se souvient Frédérique. D'un commun accord, elle reste à la maison pour s'occuper du bébé quand Anne reprend le travail après six semaines de congé maternité. Pendant trois ans et demi, jusqu'à la première rentrée scolaire de Théo, c'est Frédérique qui s'occupe de l'enfant au quotidien. Anne rédige un testament pour que sa compagne ait la garde de l'enfant en cas de décès. «Les choses étaient claires. Anne a toujours affirmé que j'aurais toute ma place auprès de Théo en cas de séparation. Elle était sincère en le disant.» Mais à la séparation, rien ne se passe comme prévu. Même si pendant six mois, le couple pratique une garde alternée, les choses se dégradent rapidement. La maison commune devient objet de conflit, Anne souhaitant revoir à la baisse la somme initialement convenue. «J'ai refusé. Elle me disait que si c'était comme ça, je ne verrai plus Théo.» Un seul recours: l'article 371-4 du code civil Cela fait un an aujourd'hui. Les tentatives de Frédérique pour revoir Théo sont restées vaines. «Un jour, je suis allée à la sortie de l'école. Théo m'a vue et est parti en courant vers moi. Mais la nouvelle compagne de mon ex était là, elle l'a rattrapé et est partie avec lui, en le portant. Théo pleurait. Je me suis dit que je ne pouvais pas lui imposer des scènes comme ça.» Frédérique a donc décidé de faire appel à la justice, «pour Théo». Pour les parents homosexuels dont le lien à l'enfant n'est pas reconnu par la loi, un seul recours possible: l'article 371-4 du code civil qui précise que «si tel est l'intérêt de l'enfant», le juge aux affaires familiales peut fixer «les modalités des relations entre l'enfant et un tiers, parent ou non». En 2000, le TGI de Bressuire (Deux-Sèvres) avait ainsi accordé un droit de visite à l'ex-compagne d'une mère homosexuelle. D'autres demandes, engagées depuis, n'ont pas eu de suite favorable. Frédérique espère que la sienne sera entendue. Plus d'une vingtaine d'attestations, y compris du médecin de Théo et de la gynécologue qui avait suivi la grossesse, étayent son dossier pour prouver son implication quotidienne dans la vie de l'enfant. «Un enfant issu d'un couple hétérosexuel a des droits, il est protégé par la loi en cas de séparation. Les enfants issus de couples homos n'ont rien. Où est l'égalité des droits des enfants?» *Tous les prénoms ont été changés à la demande de l'intéressée. |
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