13/04/2010 Un sex-club «historique» de Paris vient de baisser le rideau. Selon des rumeurs, quatre enseignes du Marais pourraient lui emboîter le pas. Le quartier gay est-il en train de perdre son âme? Le directeur exécutif du Sneg dresse un état des lieux. Coup de frayeur pour les noctambules parisiens: le Kellers, sex-club du 11e arrondissement, a baissé le rideau et des rumeurs annoncent la fermeture de quatre bars du Marais, dont celle du Central, pourtant démentie par les propriétaires de ce bar hôtel emblématique du quartier. Alors, le Paris gay serait-il en train de disparaître ? Non, assure Rémi Calmon, directeur exécutif du SNEG, même si le Marais subit indéniablement une mutation. TÊTU: Le Keller a fermé et des rumeurs prédisent le même sort à quatre autres bars gays du Marais. Qu'en est-il exactement ? Rémi Calmon: Après 30 ans d'exploitation, le Keller a fermé avant tout pour des raisons personnelles, son patron voulait prendre sa retraite. Il aurait évidemment aimé que l'activité se poursuive mais, à l'heure actuelle, il n'a pas trouvé de repreneurs. Après, il est vrai qu'il va y avoir des mouvements dans plusieurs lieux du Marais et de sa périphérie. Certains patrons nous confient depuis longtemps qu'ils ont envie de passer la main. Mais il faut se méfier des rumeurs, pour l'instant rien n'est encore certain. Et un changement de propriétaire ne veut pas forcément dire que l'activité va s'éteindre. Ce type de mouvements peut aussi être positif, créer une émulation, redynamiser un établissement et attirer de nouveaux clients. C'est la marche normale et naturelle de la vie commerciale. Le Marais, comme quartier gay, a tendance à partir en lambeaux. Avez-vous constaté, ces derniers mois, une crise du commerce gay et une augmentation du nombre de fermetures ? Non, le tissu commercial gay reste dynamique à l'échelle de la capitale. Il compte presque une centaine d'adresses, il ne faut pas tirer de conclusions à partir de quelques établissements, qui sont tous des cas particuliers à analyser séparément. Cependant, le contexte économique est difficile pour tout le monde. La crise est aveugle, elle n'a pas épargné les gays. Le pouvoir d'achat des clients a baissé, trouver des investisseurs ou d'éventuels repreneurs est en ce moment difficile. Mais le commerce gay n'est pas plus durement touché que les autres par la crise. Plusieurs établissements gays du Marais ont déjà fermé. Pensez-vous que le quartier puisse garder sa spécificité homo ? Au fur et à mesure, le Marais, comme quartier gay, a tendance à partir en lambeaux. C'est un long phénomène: progressivement, des établissements ont fermé, sans que leurs successeurs maintiennent leur activité. On peut par exemple citer l'Amnesia, qui est devenue un magasin de vêtements. C'est toujours dommage, et ça fait même mal au cœur, quand un bar ou une boîte disparaît, et c'est dans ces cas là qu'il faut tirer la sonnette d'alarme. Mais le Marais reste dynamique. Cependant, ce n'est pas le premier quartier gay de Paris et ne sera sans doute pas le dernier. |
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