13/04/2010 Un couple gay affirme avoir été agressé par une mère de famille et tabassé par plusieurs individus, samedi à Nice. TÊTU a rencontré Steeve et Romuald qui racontent leur mésaventure, avant le kiss-in de soutien organisé samedi à 15h30. Des hématomes autour des yeux, les côtes endolories... Steeve porte encore les stigmates de l'agression dont il a été victime avec son copain Romuald. Samedi en fin d'après-midi, les deux jeunes hommes ont été passés à tabac dans un jardin public du centre de Nice (Alpes-Maritimes). Coups de poings, coups de pieds, un déchaînement de violence qu'ils attribuent «au baiser qu'on venait d'échanger. » «Steeve avait perdu connaissance» Voilà un an que les deux étudiants, 29 ans chacun, vivent en couple à Nice. Samedi, Steeve s'apprêtait à regagner le restaurant où il est aussi serveur. Avant de se séparer, les deux amants se sont offerts une pâtisserie qu'ils sont allés grignoter sur un banc public. «C'était la première fois qu'on allait dans ce jardin, juste en face du restaurant où travaille Steeve, raconte son compagnon. Il faisait beau, on était bien, l'un à côté de l'autre. On s'est embrassé, sans provocation : on n'est pas du genre démonstratif, on sait se tenir en public.» C'est alors qu'une femme d'une trentaine d'années, selon eux, s'est interposée. « Elle nous a demandé d'arrêter de nous comporter comme on le faisait parce que ça pouvait choquer ses enfants, poursuit Steeve. On a répondu non.» « Et quand vous embrassez votre mari, vous ne pensez pas que ça peut aussi choquer vos enfants ? », aurait lancé Romuald. Le ton serait alors monté et, d'après le témoignage du couple, la femme aurait proféré des insultes homophobes avant de frapper Steeve au visage. Subitement, un groupe de jeunes serait venu prêter main forte à l'agresseuse. « Ils étaient six, sept ou huit âgés de seize à vingt ans. Ils se sont jetés contre nous sous prétexte de vouloir la défendre », rapporte Steeve. Après un premier échange de coups, l'altercation s'est achevée à la sortie du parc. « Un monsieur a fini par nous venir en aide ce qui a fait fuir la bande, reprend Romuald. Steeve était alors allongé par terre. Le visage ensanglanté, il avait perdu connaissance. J'étais paniqué : j'ai cru qu'il était mort. » Après une soirée d'hospitalisation, son copain s'en sort avec de multiples contusions et dix jours d'arrêt de travail. « J'ai mal, mais je suis surtout fou de colère, nuance la victime. Comment un simple baiser peut-il déclencher un déchaînement pareil de violences ? C'est inacceptable. » La mère de famille aurait à son tour porté plainte Depuis le couple a déposé plainte et témoigné auprès des principaux médias locaux : «Il faut qu'on en parle. Trop de victimes ne parlent pas.» Les garçons ont reçu le soutien de nombreuses associations et de partis politiques (les Verts, Europe écologie). Déterminés, ils ont obtenu que le procureur réquisitionne les images de vidéosurveillance. Rien n'a encore filtré de l'enquête, mais selon Nice-Matin de mercredi, la mère de famille aurait à son tour porté plainte, prétendant avoir été la première à recevoir une gifle. « Elle dit ça pour se couvrir depuis qu'elle a vu l'affaire dans la presse, récuse Romuald. Pourquoi ne s'est-elle pas manifestée plus tôt alors ?» C'est la première fois que le couple faisait ainsi l'objet de violence. «Mais il arrive qu'on se fasse insulter quand on s'embrasse dans la rue», dénonce Romuald. A son copain originaire de Nancy (Meurthe-et-Moselle), Steeve, le Niçois tient toutefois à lancer : «Ma ville n'est pas homophobe. Il y a des imbéciles comme partout» Pour le prouver, les Niçois sont appelés à participer, samedi à 15 h 30 à un kiss-in dans le jardin d'Alsace-Lorraine (à l'angle des boulevards Hugo et Gambetta). Précisément là où une semaine plus tôt les deux amoureux ont été pris à partie. |
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