24/04/2010 «Tout se passe comme si une nouvelle chape de plomb descendait lentement avec la morgue des intolérances sûres d'elles-mêmes» écrit le maire de Paris aujourd'hui sur son site. Un billet en réaction aux multiples gestes et déclarations anti-homos survenus récemment. Lutte contre l'homophobie, où en est-on? Dans un billet posté aujourd'hui sur son site, Bertrand Delanoë se propose de faire un «point d'étape» sur les avancées pour la reconnaissance des droits des homos. Une façon de rendre hommage à Jean Le Bitoux, mort mardi, qui fut l'un des plus grands militants de cette cause, en fondant notamment Gai Pied à la fin des années 70. «La liste est longue...» Mais pour le maire de Paris, ouvertement gay depuis 1998, le bilan est loin d'être rose. Bertrand Delanoë évoque même «une triste période de régression silencieuse», et fait référence au sordide récit de la mort de deux hommes, révélé ce matin: «La presse rapporte cet acte d'une incroyable barbarie commis il y a un an dans la Nièvre: deux homosexuels ligotés, bâillonnés et enterrés vivants au bord de la Loire...» Bertrand Delanoë énumère d'autres actes d'homophobie ordinaire survenus récemment, dans le Marais, devant Notre-Dame, dans l'Essonne... «Cette liste est longue, propre à lasser l'attention d'un lecteur pressé. Elle pourrait être plus longue. Mais elle aurait pu aussi être tellement plus courte...» estime le maire de Paris. «Tout se passe comme si une nouvelle chape de plomb descendait, lentement, inexorablement, avec la morgue des intolérances sûres d'elles-mêmes et de leur histoire», poursuit-il. Liberté d'être «Parfois, ce sont les religions qui y contribuent, en sacralisant des normes ou en alimentant des amalgames: il y a quelques jours, le porte-parole du Vatican établissait ainsi, du haut de l'autorité morale qu'il exerce surplus d'un milliard d'êtres humains, un lien entre homosexualité et pédophilie. Cette somme de méconnaissance, d'ignorance, de ressentiments et de préjugés, pèse lourd, et en profondeur, sur nos sociétés fatiguées». Bertrand Delanoë lance ainsi un appel à la «liberté d'être» en citant Jean-Louis Bory, «Tout ce que je demande, c'est que vous me laissiez vivre. Parce que je représente une part extrêmement vivante de la vie...». Et le maire de conclure: «Une société est faite de différences. Et son degré de civilisation se mesure à sa capacité de regarder ces différences avec indifférence. Nous en sommes encore loin.» |
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