27/04/2010 Bilan contrasté des cérémonies du souvenir de la déportation, dimanche: si des militants ont pu pour la première fois déposer une gerbe pour les homosexuels, dans certaines villes on leur a opposé le refus d'anciens combattants, voire des préfets. Le Mémorial de la Déportation homosexuelle (MDH) vient d'établir un bilan des cérémonies du soixante-cinquième anniversaire de la libération des camps de concentration, ce dimanche. L'association salue les efforts de certaines autorités pour rendre hommage au homosexuels et en dénonçant les blocages à Bordeaux, Metz et Nice. Dans un communiqué, le MDH salue la «mention des homosexuels déportés par Hubert Falco dans l'allocution que le secrétaire d'Etat aux Anciens Combattants a prononcée lors de la cérémonie nationale à Paris», «un pas supplémentaire sur le chemin de la reconnaissance politique» des homosexuels, après Lionel Jospin en 2001 et Jacques Chirac en 2005. Le MDH décerne un satisfecit aux villes de Marseille (où pour la première fois des groupes homosexuels ont pu déposer une gerbe lors de la cérémonie officielle), La Rochelle, Saintes, Nîmes, Montpellier, Tours, Nantes, Angers, Metz, Lille, Strasbourg, et, en banlieue parisienne, à Montreuil et Arcueil. Pressions d'anciens combattants En revanche, il annonce qu'il va immédiatement saisir Hubert Falco «afin qu'il rappelle à l'ordre les préfets et les services préfectoraux de la Gironde et de la Moselle». A Bordeaux et à Metz, en effet, les homosexuels n'ont pas été cités, malgré les demandes des associations, parmi les motifs de déportation. A Nice, le MDH prend par ailleurs acte des engagements du préfet, qui s'est engagé à faire pleinement participer l'association aux prochaines cérémonies, au cours d'une réunion organisée à la mairie sous l'égide du maire de Nice, Christian Estrosi. L'antenne locale de l'association avait dû se contenter dimanche de déposer une gerbe au monument aux Morts «une fois le détachement militaire et les porte-drapeaux partis», a expliqué à l'AFP Vincent Péchenot, délégué départemental pour les Alpes-Maritimes du MDH. Les préfets «doivent dépasser les pressions d'une petite minorité d'anciens combattants qui font preuve d'une intolérance insupportable, empêchant que la Journée du Souvenir rende véritablement hommage à tous les déportés», estime le MDH dans son communiqué. |
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