12/06/2010 DÉBAT. En pleine période de «prides», le débat est lancé par un militant. Faut-il conserver le nom de «lesbian and gay pride», passer au «LGBT», voire juste célébrer la «diversité»? Mise au point. C'est à s'y perdre: rien qu'en ce samedi de juin, quatre villes manifestent pour la même cause… mais pas sous le même nom. A Caen c'est la «gay pride», à Bordeaux la «pride LGBT», à Strasbourg «Festigays», à Rennes la «Marche des fiertés LGBT» et à Lyon une marche du même nom… organisée par une association nommée «lesbian and gay pride»! Tandis qu'à Nice c'est chaque année la «Pink Parade», et désormais à Montpellier la «Marche des diversités»… Or, Hussein Bourgi, le président du Collectif contre l'homophobie, à Montpellier justement, voit ce changement comme une erreur. «Illusoire et stérile» «Je trouve regrettable et vain de vouloir débaptiser ces manifestations que des pionniers avant-gardistes ont créées pour porter haut et fort des revendications politiques, écrit Hussein Bourgi dans une lettre ouverte. Le chemin de l'égalité des droits est encore long et les combats fort nombreux pour que l'aspect festif (Festigays, Pink Parade) vienne éclipser le contenu militant. Les doléances portées par les homosexuels et les transsexuels sont trop importantes pour les diluer dans le concept de Marche des diversités, en apparence fédérateur mais politiquement creux.» «Il est illusoire et stérile de vouloir rassembler tout ce beau monde sous la même bannière, poursuit Hussein Bourgi. Les revendications, parfois communes sont souvent indépendantes, des unes et des autres.» En d'autres termes, pour Hussein Bourgi, la Lesbian and gay pride doit rester la Lesbian and gay pride. Sa lettre a été reprise, au lendemain de la Marche de Montpellier (lire notre article), par le Midi Libre qui avoue lui-même avoir eu «du mal à titrer Marche des diversités pour qualifier cet événement»! «Les LGBT ont besoin de visibilité» Vincent Loiseau, le porte-parole de l'Inter-LGBT qui organise chaque année la «Marche des fiertés LGBT» à Paris (cette année le 26 juin), ne partage pas le point de vue d'Hussein Bourgi, qui commet selon lui «une erreur stratégique». «Il faut lutter contre toutes les discriminations car selon moi elles se rejoignent toutes. Il est évident que nous devrons attendre une égalité des droits complète pour les LGBT avant de rapprocher nos combats politiques, mais le jour où on arrivera à une journée de lutte contre les diversités, on aura beaucoup avancé.» Vincent Loiseau rappelle d'ailleurs que depuis des années des liens sont noués avec d'autres associations militantes, et que l'on retrouve SOS racisme ou le MRAP lors de chaque marche parisienne. Pourtant, le président de l'Inter-LGBT avoue être d'accord avec une partie des propos d'Hussein Bourgi: «Je comprends son discours sur les revendications et sur l'importance des combats passés, d'ailleurs si chaque année nous organisons une Marche des fiertés, ce n'est pas sans liens avec notre histoire. Mais les LGBT ont encore besoin de visibilité, et ce qui y participe ne sonne pas creux.» «On revendique le changement» Vincent Loiseau avoue tout de même que la plupart des gens se sont appropriés le terme «gay pride», et qu'il n'est pas toujours évident de faire entendre les changements de nom. «Nous, nous parlons de Marche des fiertés LGBT et on le revendique, il n'y a pas de doute là-dessus. En revanche nous savons bien que nous devons encore jongler avec les deux termes, nous sommes parfois amenés à parler plus communément de gay pride, notamment face aux médias.» Alors, la Lesbian and gay pride doit-elle rester la Lesbian and gay pride? Qu'en pensez-vous? Et surtout, quel mot utilisez-vous pour donner rendez-vous à vos amis? |
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