16/06/2010 GayLib, le mouvement homo de l'UMP, rencontrait hier Xavier Bertrand et Christian Estrosi pour un point d'étape sur le mandat de Nicolas Sarkozy. Malgré des avancées, il y a des retards, et la majorité parlementaire est désignée comme principale responsable... Hier, GayLib, mouvement homo affilié à l'UMP, rencontrait les dirigeants du parti présidentiel. Objectif de la réunion: vérifier ce que sont devenues les promesses de 2007 en matière de droits LGBT. Pour le président de GayLib, Emmanuel Blanc, le bilan est en demi teinte. Il salue les progrès, comme «l’égalité fiscale entre pacs et mariage, les campagnes contre l'homophobie en milieu scolaire, la dépénalisation internationale de l'homosexualité ou le retrait du transsexualisme de la liste des maladies psychiatriques». Contrat d'union civile et statut du beau-parent au point mort Mais Emmanuel Blanc tempère aussitôt: «Il y a clairement du retard. Nous voulons rappeler que les deux principales mesures du programme, le Contrat d'union civile et le statut du beau-parent, n'ont pas été réalisées, et secouer nos dirigeants». Parmi eux: Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP, Christian Estrosi, ministre de l'Industrie et maire de Nice, ou Sébastien Huyghe, député du Nord, avaient fait le déplacement. «Les avancées montrent que la droite ne se désintéresse pas des sujets LGBT, déclare Emmanuel Blanc pour ouvrir la réunion. Mais nous demandons l'égalité pour nos familles et nos couples. Toute l’Europe s'ouvre au mariage homo, c'est une question d'humanisme de l'instaurer.» Sur l'humanisme et les grands principes, tous les intervenants sont d’accord. Pas de mariage en vue Mais sur le mariage, l'unanimité disparaît et Xavier Bertand précise immédiatemment que ce n’était pas dans le programme de Nicolas Sarkozy. Le Contrat d'Union civile l'était. Il n'est toujours pas en vigueur et le secrétaire Les élus UMP s'opposeraient au mariage homo. «Il faudrait les changer», plaisante Xavier Bertrand. «Bonne idée», bougonnent quelques militants. général de l'UMP a un coupable tout désigné pour expliquer ce retard: les parlementaires de droite. «A l'heure actuelle, je ne pense pas que nous ayons une majorité pour le faire», dit-il avant de rappeller que ce sont les élus de son parti qui ont enterré l’avant-projet de loi sur le statut du beau-parent. Sondages à l'appui, tous les intervenants expliquent qu'une majorité de Français est favorable au mariage homo, Xavier Bertand clame que «le président est en connexion avec les Français», mais les élus UMP s'y opposeraient. «Il faudrait les changer», plaisante-t-il. «Bonne idée», bougonnent quelques militants. Débat clos pour les pensions de réversion Sébastien Huygue confie que la majorité compte «des cas difficiles, au-delà de Christian Vanneste». Le cas du député est évoqué dès le début de la réunion, pour «évacuer le sujet» qui «plombe toutes les discussions». Tous s’en désolidarisent et Xavier Bertrand condamne à nouveau ses propos «à titre personnel». Mais il se défausse et s'en remet toujours à la Délégation départementale du Nord pour décider d’une éventuelle exclusion, tandis que Christian Estrosi estime qu’il ne faut jamais «jeter l’anathème sur qui que ce soit». Pour chaque thème abordé, l'UMP veut d’abord «trouver la méthode» pour convaincre une majorité réticente, «mener une politique des petits pas» et «ouvrir les débats sans tabou». Mais certains débats sont déjà clos, dont celui de l’attribution des pensions de reversion aux couples pacsés. «Dans la réforme des retraites, on n’en prend pas le chemin, admet Xavier Bertand. Le coût financier serait trop important et il y a un argument juridique: ce droit est réservé aux couples mariés». «Bah il faut autoriser le mariage homo», soupire un militant, apparemment agacé de l’impasse dans laquelle s’enfonce la conversation. Et au départ des dirigeants de la droite, les adhérents de GayLib cachent mal leur déception, leur grand soir est encore remis à plus tard. |
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