22/06/2010 INTERVIEW. A quelques jours de la Marche des fiertés parisienne, le porte-parole de l'Inter-LGBT, Vincent Loiseau, nous présente l'édition 2010. Priorité de la pride cette année: dénoncer la recrudescence des agressions homophobes et l'immobilisme du gouvernement. Cette année, le slogan de la marche est «Violences, discriminations: ASSEZ! Liberté et égalité, partout et toujours». Y a-t-il eu des événements qui expliquent ce choix? Les associations notent une augmentation des violences et des discriminations sur tout le territoire, et les chiffres du rapport de SOS Homophobie prouvent cette recrudescence. Une plus grande visibilité des LGBT génère toujours un regain de violence mais il faut l'accroître en faisant avancer progressivement la société. Pour que l'opinion considère mieux notre demande d'égalité réelle, nous souhaitons lui montrer la réalité des violences. Nous dénonçons également les discriminations institutionnelles: c'est une forme de violence de ne pas accorder le droit au mariage ou à l'adoption. Quelles sont les principales revendications de la marche cette année? Le bilan du gouvernement est très négatif. Depuis trois ans, aucun projet législatif n'a été mis en œuvre à l'égard des LGBT. On nous avait promis le Contrat d'union civil, mais il est loin d'être à l'ordre du jour. Le gouvernement a également reculé devant sa majorité conservatrice sur le statut du tiers. Et depuis un an, nous n'avons plus aucun dialogue avec Nadine Morano, qui ne répond plus à nos sollicitations. Nous souhaitons donc interpeller les pouvoirs publics et les pousser à mieux prendre en compte les violences que l'on subit. Nous demandons par exemple la mise en place d'un groupe de travail au ministère de l'Education nationale, pour sensibiliser le personnel aux discriminations et notamment à celles liées à l'identité de genre. Nous attendons également que soit pris en compte le mal être de nombreuses personnes LGBT dans le monde du travail. La lutte contre les discriminations doit être mise en avant dans les bonnes pratiques des entreprises et des administrations. Quelles sont les nouveautés de la Gay pride 2010? La principale est le podium musical à la fin du parcours, place de la Bastille. Les Sœurs de la perpétuelle indulgence, dont le couvent de Paris fête ses 20 ans, y feront de nombreuses bénédictions. Beaucoup regrettaient la disparition du podium mais, faute de moyens, nous ne pouvions plus le mettre en place. Comment avez-vous réussi à le financer ? Nous avons bénéficié d'une subvention de 23 000 euros de la Région Ile-de-France. Le Conseil régional nous a toujours soutenus et c'est la première fois qu'il nous accorde une subvention et qu'il sera présent en tant qu'institution dans le défilé. Nous n'avons aucun autre financement public pour la marche. Nous bénéficions de partenariats avec des marques ou des entreprises mais notre principale source de revenus est l'octroi organisé Pont de Sully. L'année dernière, il nous a permis de récolter aux alentours de 20 000 euros. Cette somme fait vivre l'association toute l'année, et permet d'employer des agents de sécurité ou d'aider les associations qui ont besoin que l'on participe au financement de leur char. |
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