01/07/2010 Comment expliquer l'écart de plus en plus grand entre les estimations des organisateurs de la Marche des fiertés et celles de la préfecture de police? Quelles en sont les conséquences? Retour sur cette querelle de chiffre. Stupeur samedi soir, quand les chiffres de la préfecture de police sur le nombre de manifestants à la gay pride parisienne sont tombés: elle n'a compté que 99 000 participants, 34 000 dans le cortège et 65 000 autour. «C'est scandaleux, ça ne correspond pas du tout à la réalité», regrette Vincent Loiseau, porte-parole de l'Inter-LGBT. Et les médias ont repris en chœur les dépêches d'agence basées sur ces chiffres fantaisistes et ont fait état «de dizaines de milliers» de manifestants. Chiffres mystérieux Si, pour chaque défilé, les différences d'estimation entre organisateurs et police sont rituelles, l'écart est cette fois invraisemblable et la préfecture paraît en plein déni de gay pride. L'Inter-LGBT a ainsi annoncé 800 000 participants. «L'évaluation chiffrée n'est jamais simple, admet Vincent Loiseau. Mais il nous semblait qu'il y avait plus de monde dans le cortège que l'année dernière, où nous avions estimé le nombre de manifestants à 700 000. C'est la première fois que nous sommes tellement sous-évalués.» Du côté de la préfecture, d'année en année, les homos à la gay pride se font de plus en plus rares. Jusqu'en 2008, elle en voyait au moins 500 000, avec un pic en 2006 à 650 000, et rejoignait ou approchait les estimations des organisateurs. Puis, l'année dernière, le cortège a été brusquement divisé par deux et n'a été estimé qu'à 350 000 participants. Et samedi, la préfecture a battu un record en tombant sous la barre des 100 000, divisant par trois en un an la fréquentation à la gay pride. Changement de méthode de calculs? Agents des RG distraits par la musique ou les torses-nu ? La préfecture n'a pas donné suite à nos demandes d'interview et ce chiffre reste mystérieux. Vincent Loiseau ose une autre piste d'explication: «nous sommes une des plus grandes manifestations de France. A un moment où même GayLib est obligé de défiler sans l'UMP, on peut se demander s'il n'y a pas la volonté de nier le mouvement social que nous représentons.» |
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