08/07/2010 Homophobie, inégalités, discrimination, amalgames, voilà ce que dénonce en musique le collectif «Ensemble pour l'Egalité». Thibault, fondateur du collectif raconte l'histoire et l'ambition de ce clip. A 24 ans Thibault rêve de pouvoir un jour se balader main dans la main avec son compagnon ou d'accompagner leurs enfants dans le parc d'à côté. Pour cela il a créé le collectif Ensemble pour l'Egalité et s'investit dans la lutte contre l'homophobie, notamment en réalisant cette vidéo, diffusée sur internet depuis le 21 juin. Son objectif? Interpeller Nadine Morano, secrétaire d'Etat chargée de la Famille et de la Solidarité. Ensemble pour l'Egalité, qu'est-ce que c'est? Thibault: Nous nous sommes lancés il y a 5 ans, à Brest. Au départ, nous voulions mettre en place une gaypride. Il y en a eu une première puis le projet a été abandonné. Nous avons ensuite fait de la prévention en milieu scolaire, et distribué des tracts pour lutter contre l'homophobie. Mais nous nous sommes aperçus qu'il fallait trouver un moyen plus percutant pour être entendus, d'où ce vidéoclip. Comment avez-vous réalisé ce clip? Mon compagnon, qui est le cofondateur du collectif, vient d'ouvrir un studio d'enregistrement, donc techniquement la réalisation n'a pas posé de problème. Et puis les 22 membres du collectif apparaissent dans la vidéo, et huit d'entre eux chantent. En ce qui concerne les artistes, Laetitia Larusso qui est notre marraine nous a généreusement ouvert son carnet d'adresse, et pour ceux qu'elle ne connaissait pas nous avons fait comme tout le monde, on a pris nos bâtons de pèlerins, passé des coups de fil... Quel est l'objectif de cette vidéo? Notre but premier c'est de rencontrer Nadine Morano. Nous voulons lui remettre notre rapport Tour de France de l'homophobie. L'objectif de la vidéo c'était donc en premier lieu de faire un buzz, pour alerter et entrer en contact avec son cabinet. Où en êtes-vous de cette prise de contact? Grace à un passage dans une émission de Direct 8 nous avons enfin eu un coup de fil de son chef de cabinet. Il nous a dit qu'il étudiait la demande et qu'il nous rappellerait d'ici la fin de semaine. Mais il n'est pas question pour nous de leur envoyer notre rapport sans obtenir de rendez-vous, nous voulons simplement lui raconter ce qu'on a vu, et connaître sa position car elle a coupé toutes relations avec de nombreuses associations LGBT comme SOS Homophobie. Parlez nous de ce tour de France de l'homophobie... On a réalisé ce tour de France par nos propres moyens. Nous sommes allés constater ce qui se passait dans de nombreuses villes de France. Nous avons commencé par Marseille et nous avons été choqués d'entendre que les gays s'interdisent de sortir trop tard sur le vieux port pour ne pas se faire agresser. Nous avons à chaque fois rencontré une vingtaine de personne. Certains nous ont livré leurs impressions sur leur ville, d'autres ont témoigné des manifestations d'homophobie qu'ils avaient subies. Quels sont vos prochains projets ? Nous essayons d'organiser un concert à la rentrée avec certains artistes présents dans la vidéo. Ce n'est qu'un projet pour le moment, mais c'est en bonne voie. Nous sommes aidés par SOS Homophobie et envisageons un partenariat avec le Refuge. Et puis nous continuons à faire de la prévention en milieu scolaire, à réaliser des petits reportages et à distribuer des tracts à Brest. |
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