08/07/2010 Les ponts sont rompus entre la municipalité socialiste et l'association LGBT de la ville. En cause: l'attribution de subventions, mais pas seulement... Metz, élections de mars 2008, les 250 adhérents de Couleurs Gaies rêvent tout haut de jours meilleurs. Une équipe socialiste vient de renverser la vieille municipalité conservatrice, incarnée durant tant d'années par Jean-Marie Rausch. L'espoir est grand de recevoir davantage que 300 € de subventions, d'obtenir la reconnaissance des autorités, un soutien significatif dans la lutte pour l'égalité des droits. «Veuillez ne plus m'importuner avec vos courriers» Deux ans plus tard, la rupture est consommée entre l'association LGBT et l'équipe socialiste de Dominique Gros. Les relations ont commencé à se détériorer quand la nouvelle municipalité a refusé de déjuger l'ancienne, dans un procès au long cours engagé par Couleurs Gaies contre l'interdiction de faire passer la Gay Pride 2004 par le centre ville piétonnier. «Il était normal de soutenir nos services municipaux dans la décision qu'ils avaient prise...» argumente la mairie, qui a tout de même autorisé la Marche des Fiertés 2008, ainsi que la suivante, à emprunter les rues piétonnes autrefois interdites. «Ils nous ont présenté cette ouverture comme une faveur, alors que c'est un droit !» dénonce Stéphane Aurousseau, ex-président de Couleurs Gaies. La lettre d'une conseillère municipale socialiste n'a rien arrangé. «Je ne partage pas du tout les idées de vos mouvements. Veuillez ne plus m'importuner avec vos courriers», écrit-elle en réponse à un tract militant. L'attribution de 1.000 € de subventions en 2008, et de 2.000 € en 2009, était également loin de satisfaire les attentes de l'association, dont le budget est d'une autre ampleur, plus de 40.000 €. «Des couteaux dans le dos» Escarmouches, crispations, prises de bec, les relations n'ont cessé de se dégrader. La nouvelle municipalité a pourtant organisé des cérémonies de Pacs en mairie, accueilli Couleurs Gaies à l'Hôtel de ville, pour les dix ans de l'association, ou payé les 9.000 € de plaque commémorative pour la mémoire de la déportation homosexuelle. «Et derrière, ils nous plantent des couteaux dans le dos! La méthode de Couleurs Gaies est mauvaise et irrespectueuse des instances démocratiques. Ce n'est pas en envoyant les gens dans les cordes, en cherchant le bras de fer, qu'on obtient des subventions», dénonce Thomas Scuderi, adjoint au maire de Metz, et jusqu'ici principal soutien des militants LGBT à la mairie. «Quand on nous balade, le seul moyen est de taper du poing sur la table» Commentaire du président de l'association, Mathieu Gatipon-Bachette : «La pierre d'achoppement, c'est l'égalité des droits. Etre socialiste ne vaut pas brevet gay friendly! Il y a une volonté de nous minorer, de nous ostraciser. Quand on nous balade, le seul moyen est de taper du poing sur la table». Fin juin, la mairie a répondu indirectement à l'association LGBT en attribuant une subvention de 3.000 € à SOS Racisme, pour un projet de lutte contre l'homophobie... |
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