13/08/2010 Après avoir renoncé à poursuivre l'affaire des policiers municipaux cannois, le procureur des Alpes-Maritimes met un terme à une autre procédure qui agite, cette fois, la police nationale. Sans suite, faute de preuve. Pour la deuxième fois en deux mois, le procureur de la République de Grasse (Alpes-Maritimes) vient de classer une plainte pour homophobie. Comme il l'avait fait dans la retentissante affaire des deux policiers municipaux cannois qui s'estimaient les cibles d'injures visant leur homosexualité, Jean-Michel Cailliau vient de mettre un terme, au moins provisoirement, à une procédure analogue qui a encore pour cadre la police, mais nationale cette fois. Tout est parti d'une plainte déposée en septembre 2009 par un commandant, de 52 ans aujourd'hui, qui tient à conserver son anonymat. Celui-ci accusait alors son supérieur hiérarchique de sept délits portant sur des malversations et un harcèlement dont il se disait victime, notamment en raison de son homosexualité. Les faits se seraient déroulés dans le giron de l'ambassade de France au Brésil, où les deux officiers avaient été nommés en décembre 2008 au service de la Coopération internationale de police. Leurs relations se sont très vite dégradées, en raison, selon le plaignant, des brimades homophobes dont il se disait la victime, lui qui qui n'a jamais caché vivre avec un homme, et des largesses que s'accordait son chef avec les notes de frais du service. Les tensions ont atteint un tel point que six mois après, les deux hommes ont été relevés de leur fonction. Mutés officiellement «dans l'intérêt du service». A la direction de la Coopération à Paris pour le commandant. A la tête d'un commissariat de la Côte d'Azur pour son hiérarque. «Je n'ai fait que me conformer aux conclusions de l'enquête» «Je vis cette mutation comme une sanction, un placard doré injuste puisque je n'ai rien à me reprocher, s'indigne le plaignant. Après une carrière exemplaire, je vis très mal cette opprobre.» Arrêté depuis plus d'un an pour dépression, le policier qui végète aujourd'hui avec un tiers de son salaire réagit très mal à cette fin de non recevoir judiciaire: «J'avais déposé plainte devant le procureur de Paris qui a saisi son collègue de Grasse au motif qu'il était territorialement compétent en raison de la nouvelle affectation géographique de ce ripoux homophobe. J'ai été bien naïf: j'aurais dû me douter qu'un procureur ne mettrait pas en examen un officier de police avec lequel il a des relations quotidiennes.» Sollicité par TÊTU, Jean-Michel Cailliau s'insurge: «Pour éviter tout conflit d'intérêt professionnel, j'ai confié l'enquête à l'Inspection générale de la police nationale qui a procédé à toutes les investigations nécessaires. Et je n'ai fait que me conformer aux conclusions de cette enquête qui n'a pas permis d'étayer les faits visés. J'ai donc décidé de ne donner aucune suite pénale.» S'agissant des accusations d'homophobie, le procureur assure qu'il prend «toutes les questions de discriminations très au sérieux, qu'elles soient d'ordre ethniques, religieuses, sociales ou sexuelles. Mais comme dans le cas présent, très souvent malheureusement, cela se cantonne à la parole de l'un contre celle de l'autre.» La victime présumée affirme pourtant qu'elle a fait citer un témoin. «Déterminé à ne pas (s)'écraser», le commandant envisage aujourd'hui de déposer plainte avec constitution de partie civile afin d'obtenir l'arbitrage d'un juge d'instruction. |
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