13/08/2010 Déjà signalés en juin, les problèmes d'approvisionnement continuent de plus belle au cœur de l'été. La situation devient alarmante. Comment un pays comme la France peut-il être confronté à un tel phénomène? C'est la question que se posent de nombreux séropositifs sur l'ensemble du territoire. Certains ont alerté la rédaction de TÊTU et disent leur ras-le-bol. Marc, qui vit à 40 kilomètres de Cahors, précise qu'il a une pharmacienne motivée, compétente, et particulièrement impliquée. En mai une première fois, puis en juin, il a pourtant été confronté à l'impossibilité de se procurer le Kivexa à son officine. Malgré un dépannage de la pharmacie hospitalière de Toulouse, il a subi deux interruptions de traitement de 4 et de 6 jours. «Ce n'est pas la première fois que ça arrive, alors que je prends toujours deux à trois jours de délai de sécurité.» Marc conseille donc de prendre au moins quinze jours d'avance pour éviter la rupture et assurer une bonne observance. Il faut toutefois que le pharmacien accepte de «jouer» avec les dates de délivrance. Faire renouveler son ordonnance deux ou trois jours avant la fin de son traitement paraît aujourd'hui risqué. Un problème national Le problème concerne bel et bien l'ensemble du pays. A Paris, de nombreuses pharmacies se retrouvent dans l'impossibilité de délivrer les molécules. «Les labos travaillent à flux tendu et nous font le coup chaque été. Cette fois-ci, les pharmacies hospitalières ne sont même plus en état de nous dépanner, elles sont confrontées au même problème» explique un pharmacien parisien. Certains séropositifs ne peuvent donc pas obtenir leur traitement avant leur départ en vacances. D'autres traitements seraient également concernés. Les ruptures d'antirétroviraux continuent de plus belle et concernent plusieurs laboratoires. Act Up-Paris indique que ce phénomène remonterait à deux ans. TÊTU avait d'ailleurs abordé ce sujet en juin. Alerté, le cabinet de Roselyne Bachelot a fait parvenir à Act Up-Paris un mail rassurant du vice-président chargé des affaires économiques et gouvernementale de GSK-France et un autre de la directrice adjointe de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps). L'effet n'a pas été magique. Plus d'une semaine après, les ruptures d'antirétroviraux continuent de plus belle et concernent plusieurs laboratoires. Un système à améliorer d'urgence Selon Act Up, «l'Afssaps a demandé des vérifications auprès des laboratoires. Il semble que les laboratoires n’informent pas l’agence de l’état des stocks et des difficultés de leur répartition comme ils sont réglementairement tenus de le faire.» Parmi les motifs invoqués, les laboratoires évoquent «un système de quotas et ré-exportation.» Act Up-Paris demande donc un approvisionnement immédiat des officines, ainsi que la mise en place d’une ligne d’urgence dédiée au ministère de la Santé, afin de traiter tous les problèmes de ruptures de traitements liés aux affections de longue durée. D'autres molécules seraient concernées. L'association réclame aussi une réglementation plus contraignante pour les laboratoires, afin d'assurer la continuité de l’accès aux traitements. Des investigations poussées de l'Affssaps paraissent aussi nécessaires. Comme souvent quand il s'agit du VIH, les hommes politiques restent plus que discrets. Et, ironie du sort, Roselyne Bachelot effectue demain, mardi 27 juillet, un déplacement (en Seine-Saint-Denis) sur le thème de la continuité des soins en période estivale. |
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