18/09/2010 Ce week-end auront lieu à Paris les Journées européennes des familles homoparentales. Une première qui consacre la naissance d’un réseau européen d’associations de familles homoparentales. Son but: peser auprès des institutions communautaires pour faire bouger les législations nationales. Vendredi s'ouvriront à Paris les premières Journées européennes des familles homoparentales. Au programme de ces deux jours: des tables-rondes avec des politiques français – les principaux partis seront représentés – et européens, des sociologues, des juristes, des membres d'associations européennes et des enfants élevés dans des familles homoparentales. «Notre but est de montrer l'importance du fait homoparental en Europe, explique Philippe Rollandin, porte-parole de l'Association des Parents Gays et Lesbiens (APGL), organisatrice de ces journées. Nous souhaitons également faire le point sur la situation de ces familles et la variété des législations. Nous voulons comprendre pourquoi ce qui est possible dans certains pays, comme le mariage, l'adoption ou la reconnaissance de la double filiation, ne l'est pas dans d'autres, notamment en France.» Réseau des APGL d'Europe C'est ainsi à l'échelon européen que l’APGL veut agir. En 2009, elle a fondé avec quinze autres associations de parents gays et lesbiens venues de toute l’Europe le réseau Nelfa (Network of European LGBT Families Associations), pour «confronter les expériences et échanger des informations». A terme, l'objectif de ce réseau encore informel paraît ambitieux. Il se transformera bientôt en association pour «peser plus» et devenir un interlocuteur incontournable des institutions européennes. A l'image de l'ILGA (International Lesbian and Gay Association), il souhaite intensifier ses actions de lobbying et intervenir auprès des législateurs européens. «Un couple marié en Espagne qui emménage en France se retrouve par exemple sans aucun droit.» «Il faut faire évoluer et harmoniser les législations nationales à travers l'Union Européenne, expose Philippe Rollandin. Un des principes fondamentaux de l'Union européenne est la libre circulation des personnes, mais ce droit n’est pas reconnu aux familles homoparentales. Un couple marié en Espagne qui emménage en France se retrouve par exemple sans aucun droit.» Objectif 2012 L'APGL espère ainsi que les pays les plus progressistes serviront d’exemple et inciteront les autres membres de l’Union à reconnaître les familles homoparentales. «Il faut regarder ce que fait l’ensemble de l'Europe sur le sujet et s’inspirer de certaines avancées», estime Philippe Rollandin. Si l’association pense au niveau européen, elle ne perd pas de vue la situation en France. «Beaucoup de partis se sont ouverts sur ces questions, assure Philippe Rollandin. L’UMP est le dernier grand parti de gouvernement à refuser des avancées. Un dialogue avec des politiques d’autres pays les fera peut-être évoluer.» Et il confie que ces journées marquent également un autre «point de départ»: celui de la campagne de 2012, dans laquelle l’APGL compte bien «faire entendre ses revendications». A noter aussi: La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), basée à Strasbourg, vient de déclarer recevable la requête d'un couple de femmes homosexuelles auquel la justice française refuse l'adoption de l'enfant de l'une par l'autre. «Cette nouvelle condamnation de la France – même si elle n’a pas de valeur juridique contraignante – souligne une nouvelle fois le caractère discriminant de la législation française à l’encontre des couples de même sexe, souligne l'APGL. Les coups de boutoir contre cette citadelle juridique se multiplient. Cette intervention de la CEDH rappelle opportunément que la lutte contre les discriminations est un combat toujours d’actualité.» |
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