02/10/2010 En vente depuis un an, le mythique Zanzibar à Cannes pourrait être repris par un glacier. Navré par cette perspective, son propriétaire se donne encore dix jours pour trouver un repreneur qui perpétuera le mythe. Récit. Dans les Alpes-Maritimes, la communauté gay cannoise est désespérée. Dans moins d'un mois, le Zanzibar pourrait baisser le rideau. Ce serait la mort du plus vieux bar gay d'Europe. Cent vingt-cinq années d'existence depuis son ouverture en 1885. Au-delà de ce record, c'est une institution cannoise. Même s'il n'arbore pas le rainbow flag, ce bar de nuit situé dans la deuxième rue la plus fréquentée de la Cité des festivals après la Croisette, est connu de tous. «Thierry Le Luron, Frédéric Beigbeder ou Jean Marais» Adulé ou décrié selon les âges ou les époques, le «Zanzi» comme le surnomment affectueusement les fidèles a toujours été un repère pour la communauté locale, mais aussi pour les homos de passage, touristes, festivaliers et congressistes. Un incontournable de la vie gay qui a vu défiler les célébrités. Se remémorant ses jeunes années de DJ sur la Côte d'Azur, l'animateur Thierry Ardisson confiait en mars 2009 à TÊTU: «On fermait à 4 heures du matin et je suivais les mecs au Zanzibar. J'assistais à des scènes qui m'ont marqué pour la vie, des partouzes de garçons. Ça me semblait charmant.» «On a aussi eu Elie Kakou, Thierry Le Luron, Frédéric Beigbeder ou Jean Marais qui venait souvent de Vallauris où il habitait. C'était un type extra », raconte Jean-Marie. Client régulier depuis 1967, c'est lui qui est propriétaire depuis treize ans. Année après année, il y a investi 170 000 euros pour en faire un pub d'inspiration irlandaise. Tout en bois brun. Ambiance très masculine. Mais treize ans après l'avoir racheté, Jean-Marie a «envie de faire autre chose ailleurs». Sans doute du côté de sa Savoie natale. Alors voilà un an qu'il a mis ce bar d'une cinquantaine de mètres carrés en vente, en espérant trouver un repreneur afin de poursuivre la légende. Mais en vain. A bout de patience, il est sur le point de signer avec un glacier. Un de plus dans cette station balnéaire qui n'en manque déjà pas. «Les gays n'ont pas de pognon!» «Le Zanzi ne peut pas devenir un glacier. Ce serait un très mauvais présage pour la communauté gay de le voir fermer», s'écrie Mathieu, un habitué. Avec le franc-parler qui le caractérise, Jean-Marie reconnaît qu'il a «eu quelques contacts. Mais les gays n'ont pas de pognon! Je ne vais quand même pas le donner!» Ne désespérant pas de trouver quelqu'un capable de mettre les 450 000 euros qu'il réclame, Jean-Marie se dit prêt à repousser «d'une dizaine de jours la signature du compromis. Mais je ne peux pas plus.» A 60 ans, il espère ne pas être celui qui fermera le «Zanzi». |
Webmaster / Éditeur : Monclubgay.com © | Réalisation : Nichetoo.net | ||
Conditions d'utilisation |
|