20/11/2010 Menace sur la Halde, ministre de la Santé méconnue, sortie de Rama Yade, déménagement de Nadine Morano... Voici un inventaire non exhaustif des raisons de s'inquiéter de la politique du nouveau gouvernement pour les gays et les lesbiennes. Un premier constat, tout d'abord: la constitution du nouveau gouvernement, résolument à droite, n'a rien de gay-friendly. Exit Rama Yade, et sans doute avec elle la Charte contre l'homophobie dans le sport dont l'application concrète restait à définir. Elle est remplacée par Chantal Jouanno, qui bénéficie même d'un ministère des Sports, sans tutelle – celle-ci se disait en 2009 «pas totalement hostile à l'adoption par des couples homosexuels». Exit aussi Fadela Amara, qui rapprochait le mouvement des femmes dans les banlieues avec celui des gays. Bien que très critiquée notamment lors de l'instauration des franchises médicales, la ministre de la Santé et des sports, Roselyne Bachelot, restait un symbole gay-friendly (elle avait notamment reçu les athlètes participants aux derniers Gay games), se retrouve à la «Solidarité» et à la «cohésion sociale». Nadine Morano, plutôt favorable à l'homoparentalité, quitte la Famille et prend l'Apprentissage. Seul symbole un tant soit peu positif: le maintien de Frédéric Mitterrand, ministre ouvertement homosexuel, à la Culture. La Halde sans tête Dès lundi matin, c'est autre chose qui inquiète Homosexualités et socialisme: le départ de Jeannette Bougrab de la présidence de la Halde, afin d'intégrer le secrétariat d'Etat de la Jeunesse et de la Vie associative. Elle avait été nommée en avril 2010 pour cinq ans à la présidence de l'institution de lutte contre les discriminations. «Au moment où l'existence de la Halde, en tant qu'autorité administrative indépendante, est menacée par les projets de la majorité, cette nomination semble confirmer que le président de la République souhaite sa suppression», s'inquiète HES. «Dans ce contexte d'immobilisme prôné par le Premier ministre lui-même, la Halde est encore aujourd'hui l'une des instances de référence pour que les personnes discriminées puissent faire valoir leurs droits, écrit encore l'association socialiste. Avec la disparition de cette instance, l'avenir s'obscurcirait encore un peu plus.» Qui pour la Famille? Dès hier aussi, les associations familiales avaient une autre interrogation: quel sera désormais leur interlocuteur? Le porte-parole de l'Association des parents gays et lesbiens (APGL) se pose encore la question ce soir, alors que le sujet n'a toujours pas été éclairci. Non que tout le monde se plaigne du départ de Nadine Morano. «Au moins, on ne fera plus semblant» de défendre «les intérêts des familles» estime l'Union des familles en Europe (UFE). Cette organisation proche de l'extrême-droite reprochait à l'ancienne Secrétaire d'Etat d'être favorable à l'adoption par des couples homosexuels et aux mères porteuses. Même si ses positions n'avaient plus aucun impact, étant comme elle l'a reconnu elle-même en désaccord avec Nicolas Sarkozy sur l'adoption, et n'avait pas réussi à imposer un statut pour le beau-parent. La Santé affaiblie Enfin, l'association Act Up-Paris est choquée que la Santé soit reléguée au rang de Secrétariat d'Etat (sous la tutelle du ministre du Travail, de l’Emploi et de la Santé, Xavier Bertrand). Nommée à ce poste, Nora Berra, ancienne secrétaire d'Etat aux Anciens, écrivait hier sur son blog: «J'aborde cette nouvelle mission avec humilité mais avec la grande énergie que vous me connaissez». «Ben, justement, non, nous ne la connaissons pas», répond Act Up. «Nicolas Sarkozy a au moins rendu explicite ce que tout le monde avait compris: pour l'UMP, la santé n'est pas une priorité» poursuit l'association de lutte contre le sida, qui égrène les dossiers sur lesquels elle attend Mme Berra: abolition des franchises médicales, protection du titre de séjour pour soins, défense du service hospitalier public, mise en place de salles de consommation… Elle accuse enfin la ministre d'accéder à ce poste «moins d'un an après avoir quitté ses fonctions dans l'industrie pharmaceutique. Elle doit rapidement nous donner des preuves qu'il n'y a pas de conflit d'intérêt», conclut Act Up-Paris. |
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