04/12/2010 Offrir de quoi s'abriter aux homos à la rue, c'est l'objectif d'Aladdin, militant de l'association Jeudi noir. Il organise à Paris des soirées arty et déjantées pour récolter les fonds qui lui permettront de mener à bien ce projet. Pas toujours facile... Aladdin Charni, 27 ans, styliste. Et «seul squatteur gay de Paris». En réalité, il est peut-être le seul ouvertement homosexuel. Quoi qu'il en soit, l'artiste d'origine tunisienne dresse un curieux constat: «Vous avez des squats de sans papiers, des squats d'Africains, d'étudiants, de militants politiques, de punks à chiens… Il manque un squat pour les jeunes gays mis à la porte par leurs parents, comme il y en avait aux Etats-Unis dans les années 70.» Artistes et groupes de rock Le militant de l'association Jeudi Noir, qui squatte des bâtiments vides de la capitale, estime que la population homosexuelle ne s'est pas prise en charge pour palier ce problème. Et le Refuge, qui propose un hébergement temporaire aux homos sans-abri? Aladdin Charni regrette que, faute de moyens, la structure ne puisse pas tous les soutenir. Avec des amis, il décide alors d'ouvrir un squat prioritairement ouvert aux gays et lesbiennes. Pour y arriver, il faut des fonds. Pour payer l'eau, l'électricité et les honoraires d'avocat, en cas de procès pour occupation illégale des lieux. Afin de joindre l'utile à l'agréable, l'équipe crée la soirée Swag - «style», en argot américain. Inspirée par d'antérieures «soirées squat», la première fête se déroule le 30 octobre dans un bâtiment réquisitionné dans le Centre de Paris. Des artistes, des groupes de rock se produisent. Il y a foule, on refoule… Reste que les bénéfices couvrent uniquement la rémunération des performers. «La police a gazé tout le monde» Le 27 novembre, c'était la deuxième soirée. Sur les cinq étages du bâtiment réquisitionné rue d'Enghien, dans le Centre de Paris, des DJ font chauffer les platines avec du son électro ou classique. Des artistes peu connus présentent leurs œuvres. D'après Aladdin Charni, 2.500 chanceux s'éclatent, tandis que 500 attendent dehors... La police intervient pour rétablir l'ordre. «Elle a fermé la soirée à 1h30 du matin, gazé tout le monde. Il y a eu une dizaine d'interpellations. J'ai moi-même été arrêté à 1h et, comme je me suis présenté comme l'unique organisateur de la soirée, je vais être poursuivi par la justice.» Au final, la Swag a permis de récolter quelque «7.000 euros» - tout juste de quoi payer les artistes. Mais ce qu'Aladdin Charni retient, c'est que la fête était «oufissime». «L'argent ne fait pas tout» Aladdin Charni, qui entend pérenniser la Swag, prévoit l'ouverture du squat gay d'ici quelques semaines ou quelques mois. Mais il souligne que l'argent ne fait pas tout, que les homos doivent s'unir pour faciliter l'installation. Ça tombe bien, il en a déjà trouvé quelques uns. «Si on arrive à créer une dynamique, ces jeunes gays se diront: “Oui, je suis en rupture familiale, mais je me débrouille! Et quand je rentre le soir, je ne suis pas tout seul…” Ça réhabilitera l'image qu'ils ont d'eux-mêmes. Et peut-être que ça créera des connexions. Pour trouver un travail, par exemple.» Pour plus d'informations: aladdincharni@gmail.com |
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