04/12/2010 Depuis 2004, plusieurs essais ont été lancés pour démontrer l'efficacité de stratégies de prévention à base de traitements antirétroviraux. Les premiers résultats d'une étude, concernant les gays, viennent d'être publiés, et révèlent un succès modeste. Le New England Journal of Medicine a publié hier, le 23 novembre, les premiers résultats de l'étude iPrEx, qui cherche à évaluer l'efficacité d'un traitement antiviral utilisé en prophylaxie pré-exposition. C'est-à-dire non pas pour soigner, mais pour empêcher la contamination par le VIH. Réduction de 44% des contaminations Pour la première fois, il a été proposé à des hommes homosexuels de six pays, de prendre de façon continue une association de deux antirétroviraux, le Ténofovir et l'Emtricitabine, afin d'éviter de contracter le virus du sida lors de rapports à risque. L'essai s'est déroulé à partir de 2004 au Pérou, au Brésil, en Équateur, aux États-Unis, en Afrique du Sud et en Thaïlande. 2.499 personnes ont accepté d'y participer et ont pris chaque jour un traitement oral: soit le médicament Truvada, soit un placebo. Il a démontré une réduction de 44 % des contaminations dans le groupe de personnes sous traitement, par rapport au groupe sous placebo. Face à ces résultats en demi-teinte, les associations de lutte contre le sida semblent pour une fois totalement d'accord en appelant à la prudence. Tout usage «sauvage», tout achat de molécules sur Internet ne pourrait que conduire à des catastrophes. Le Trt5, un groupe inter-associatif, rappelle lui aussi que «100 personnes ont été contaminées par le VIH» lors de cet essai, ce qui souligne la nécessité de respecter des critères éthiques lors de prochaines expérimentations. «Poursuivre les recherches» Comme le fait remarquer Aides, «nous sommes encore loin d'une mise à disposition de la PrEP dans la vraie vie». Pour Sida Info Service (SIS) le principal intérêt de ces résultats résident dans le fait qu'ils «légitiment la poursuite des recherches concernant cette stratégie de prévention, qui pourrait être adaptée aux populations les plus à risque.» En parallèle à ces résultats, le Pr Jean-François Delfraissy, président de l'Agence nationale de recherches contre le sida (ANRS) annonçait hier matin qu'une première phase d'expérimentation débuterait au cours du premier semestre 2011, dès lors que l'agence et ses chercheurs auraient tiré les enseignements de l'essai iPrEx. Depuis le printemps 2009, un groupe inter-associatif élabore, avec l'ANRS, un projet franco-canadien de PrEP dite «intermittente». A ce sujet, Act-Up a opportunément souligné que l'ANRS, qui s'apprête à lancer cette recherche coûteuse, voit son budget stagner alors que l'épidémie gagne du terrain. Les activistes rappellent aussi que la capote reste le seul moyen de protection efficace. |
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