18/12/2010 Riverains hostiles, clubbeurs et fêtards insatisfaits, professionnels sous contraintes… Paris a perdu de sa superbe. Pourquoi? Comment faire pour que la capitale s’amuse à nouveau? Dossier. Il y a un an, la pétition « Quand la nuit meurt en silence» tirait la sonnette d'alarme. En accueillant, en novembre, les états généraux des nuits parisiennes, la mairie de Paris est loin d'avoir dissipé le malaise entre professionnels harcelés, riverains souffrant du bruit et clubbeurs insatisfaits. Alors qu'à Berlin, Barcelone ou Londres la fête bat son plein, à Paris, la cohabitation entre les habitants des quartiers les plus fréquentés la nuit et les clients des lieux festifs est devenue très problématique. Avec la spéculation immobilière qui s'est développée depuis une dizaine d'années, les nouveaux propriétaires ont tendance à se plaindre plus fréquemment à la police. Résultat: 119 établissements ont été provisoirement fermés en 2009 pour « tapage avec musique amplifiée » et « atteinte à la tranquillité publique constituée par des éclats de voix et des rires », selon la préfecture. La loi antitabac, entrée en vigueur en janvier 2008, et la crise économique ont fini par créer une situation ingérable. « Quand tu deviens un acteur de la nuit à Paris, les responsabilités sont tellement fortes que ça fait flipper. Les gens y réfléchissent à deux fois », témoigne un DJ. Un barman s'inquiète : « J'ai peur que la nuit à Paris tombe dans une aseptisation. Il ne faut jamais oublier que nous sommes le premier maillon de la chaîne culturelle. Il n'y a pas que la culture d'État... Nous sommes une profession écrasée par beaucoup de charges. » Dans le Marais, le Syndicat national des entreprises gaies affirme que la concertation a progressé, avec la préfecture de police comme avec les riverains. Ses adhérents ont, par exemple, tous recruté du personnel pour éviter bruits et désordres. Et si la solution était d'investir des quartiers inhabités de la nuit, comme autour de la BNF ou en proche banlieue ? Qu'attendent les pouvoirs publics pour promouvoir ce changement et l'offre de transports nocturne qui va avec ? Eric Labbé, de l'association Nuit vive : « Passer la barrière du périph serait une des solutions pour élargir la carte des lieux nocturnes parisiens. On ne construit pas un Berghain (célèbre club gay berlinois) dans le Marais ». Symbole du malaise qui frappe la nuit parisienne: le Woo Club, qui aurait dû ouvrir l'année dernière. Son promoteur, par ailleurs propriétaire des célèbres bars du Cox et du Freedj, assure prévoir le nécessaire pour éviter toute nuisance à deux pas du Centre Pompidou. Mais la mairie d'arrondissement semble faire la sourde oreille... |
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