18/01/2011 En 2006, Bruno Wiel était enlevé par quatre hommes qui l’ont battu, violé et laissé pour mort dans un parc. Ils comparaissent à partir d'aujourd'hui devant la cour d’assises. Aujourd'hui s’ouvre devant la cour d’assises du Val-de-Marne le procès des agresseurs de Bruno Wiel. En 2006, ce parisien avait été victime d’une agression à la barbarie inouïe, qui avait alors suscité l’émotion et l’indignation générale. Agé à l’époque de 28 ans, il a vécu l’enfer et frôlé la mort dans la nuit du 19 au 20 juillet, où, à la sortie d’un bar gay, il a rencontré les quatre accusés et accepté de les suivre. Le pire est alors survenu: il est emmené dans un parc de Vitry-sur-Seine, longuement et sauvagement passé à tabac, brûlé avec des cigarettes et violé avec un bâton. Laissé pour mort par ses bourreaux, il est retrouvé dans le parc le lendemain, nu et gémissant. Ses blessures sont dramatiques et il est plongé pendant 15 jours dans un coma artificiel. A son réveil, il ne se souvient de rien. «Mon agression était si violente que personne, ni les médecins, ni ma famille, n’osaient m’en parler franchement, confiait-il à TÊTU un an après les faits. Quand j’ai appris ce qui s’était vraiment passé, en lisant les coupures de presse, j’ai bien sûr pris une grande claque dans la gueule. (…) Il y a des choses que j’ai devinées en voyant les marques sur mon corps» L'enjeu de l'homophobie A partir de l’été 2006, ses quatre agresseurs sont progressivement interpellés. Ils doivent maintenant répondre «d’actes de torture et de barbarie» et de «tentatives d’assassinat» motivés par l’orientation sexuelle, devant la Cour d'assises de Créteil. Si les faits sont avérés, la reconnaissance de la motivation homophobe de cette agression est un des principaux enjeux du procès. Dans une interview à l’AFP, l’avocate d’un des prévenus a dévoilé sa ligne de défense et nié le caractère homophobe de l’agression: «Mon client reconnaît les faits mais il conteste avoir voulu faire du mal à Bruno Wiel parce qu’il est homosexuel. Lui-même ne s’explique pas ce déchaînement de violences.» SOS homophobie partie civile Me Sophie Maltet, une des avocates de Bruno Wiel, estime quant à elle, toujours auprès de l’AFP, que «tout montre l’aversion» et le «dégoût» des accusés envers les gays: «Il y a des similitudes avec le gang des barbares (groupe qui, la même année, avait perpétré l’enlèvement et le meurtre antisémite d’Ilan Halimi, NDLR): le ciblage des victimes en raison des présupposés sur la minorité à laquelle elles appartiennent. Les gays sont réputés avoir de l’argent et être peu disposés à se défendre.» Pour «faire marquer la dimension homophobe de cet acte de barbarie», SOS homophobie s’est ainsi constituée partie civile. «Nous voulons soutenir Bruno Wiel et aussi rappeler que l’homophobie peut atteindre une violence inouïe, explique Bartholomé Girard, président de l’association. Plus d’une agression homophobe par semaine nous est signalée et, depuis 2002, nous avons eu connaissance de 15 meurtres à caractère homophobe. Beaucoup de victimes n’ont pas l’énergie d’aller jusqu’au bout des procédures judiciaires, nous souhaitons également porter leur parole.» D'autres affaires emmêlées Sur le banc des accusés se trouveront six jeunes hommes. Quatre sont directement impliqués dans l’agression de Bruno Wiel, deux autres comparaîtront pour complicité dans des affaires perpétrées le même été par certains des prévenus: l’agression suivie de vol d’un homosexuel et le vol sans violence d’un homme croisé dans un bar gay. Le verdict est attendu pour le 28 janvier. |
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