26/01/2011 La deuxième journée de comparution a été consacrée à l'examen de la personnalité de certains des accusés pour la séquestration et la torture du jeune gay. Compte-rendu. Bruno Wiel après le premier jour: «J'ai appris qu'un de mes agresseurs était bibliothécaire en prison. Moi ma passion c'était de lire, je ne peux plus.» L'homosexualité, «ce n'est pas un sujet habituel, c'est quelque chose de péjoratif, qui n'est pas pour nous (…) C'est un peu notre opposé», a dit mercredi Antoine Soleiman, un des quatre hommes accusés d'avoir passé à tabac et torturé Bruno Wiel en 2006 parce qu'il était homosexuel. L'accusé a affirmé que sa vie était, au moment des faits, régie par «le code de la rue». Poursuivi notamment pour actes de tortures et de barbarie, cet homme de 26 ans à la mise soignée comparaissait aujourd'hui au deuxième jour du procès Bruno Wiel. L'avocate de M. Soleiman, Me Françoise Cotta, tente de dévoiler une autre facette de son client: «Qu'est-ce que vous pensez du droit des êtres humains d'être différents?», l'interroge-t-elle. «Heureusement, qu'il existe», répond M. Soleiman, ses longues mains posées sur le box. Le droit d'être différent Evoquant le récent attentat contre des coptes en Egypte, Me Cotta insiste: «Qu'est-ce que ça vous fait qu'on martyrise des gens parce qu'ils sont différents?» L'accusé, Franco-Egyptien, dit ressentir «colère» et «incompréhension». Incarcéré depuis 2006, il assure avoir rompu avec le «chacun pour soi». «A l'époque (des faits), j'étais indifférent à la situation des autres», raconte le jeune homme, qui a entamé des études de droit en détention pour comprendre «le mode d'emploi de la société». Le témoignage d'une belle-mère Carrure d'armoire à glace, un de ses co-accusés, David Deugoué N'Gagoué, a plus de mal à s'exprimer. Traumatisé par la perte de sa mère à l'âge de 3 ans et de son père sept ans plus tard, ce trentenaire craque quand sa belle-mère dépose à la barre. «David a presque pris la vie de quelqu'un (…) Je lui ai jamais appris qu'il fallait taper quelqu'un (…) J'ai peut-être pas mesuré sa souffrance» après la mort de son père, dit-elle, décrivant l'accusé comme un être «gentil». «Je suis désolé», lâche M. Deugoué N'Gagoué, entre deux sanglots. Les deux autres accusés seront entendus demain à la barre, avant que des experts se prononcent vendredi sur leur profil psychologique vendredi. |
Webmaster / Éditeur : Monclubgay.com © | Réalisation : Nichetoo.net | ||
Conditions d'utilisation |
|