02/02/2011 Depuis que son petit ami a mis un terme à leur liaison, l'étudiant de 19 ans n'a plus donné signe de vie. Ses parents remuent ciel et terre pour le retrouver. Et parlent de leur fils d'une manière bouleversante. «Entre David et Mathias, c'était un amour passionnel. Magnifique. Alors on imagine combien a dû être terrible l'annonce, pour notre fils, de leur rupture. Mais on veut lui dire qu'on est là, qu'on l'aime et que chaque instant sans nouvelle de lui est une déchirure pour nous.» Avec son accent néerlandais et sa voix saccadée de sanglots, Rob Manassen multiplie, avec son épouse Pauline, les appels à l'intention de l'aîné de leurs trois enfants. David, 19 ans, a disparu depuis le 15 janvier de la Côte d'Azur où la famille s'est installée il y a une vingtaine d'années. Toyota Yaris bleu foncé Depuis ce samedi où Mathias, 24 ans, lui a annoncé son intention de mettre fin à leurs dix mois de liaison. «C'était la première relation sérieuse de sa vie, souligne Rob. Quand il est parti, il aurait lancé à son ami: "Tu sais ce qu'il me reste à faire, je vais me jeter d'une falaise!"» Alertées, les forces de l'ordre ont alors retrouvé l'étudiant dans son appartement dans le centre de Nice. Mais quand son père s'est précipité pour l'y rejoindre, David avait disparu. Au volant de sa Toyota Yaris bleu foncé (immatriculée 737 BNH 06 et estampillée du «A» des apprentis conducteurs), avec sa carte bancaire, moins de 40 euros en poche et sans vêtements de rechange. Pas le moindre signe de vie depuis. Ses parents remuent ciel et terre pour le retrouver. Mobilisation tous azimuts sur Internet: un groupe Facebook («David Manassen missing»), un forum, un site. Sur le terrain, ils ont obtenu des dizaines d'articles dans la presse locale, jusqu'à faire la une de Nice-Matin. Le 29, ils ont organisé une grande opération de ratissage à Nice pour diffuser le signalement de leur fils: «Grand, mince, les cheveux clairs, un peu frisés, les yeux bleu-gris.» Une soixantaine d'amis et de soutiens les accompagnaient. «C'est formidable de se sentir aidés. Parce que j'ai l'air solide, mais je suis anéanti de douleur», a confié Rob dans un entretien déchirant à TÊTU. Les deux premières semaines, les Manassen ont eu le sentiment que le sort de leur fils n'inquiétait pas les forces de l'ordre: «parce qu'il est majeur [la loi lui reconnaît donc le droit de disparaître - NDLR], sans doute aussi parce qu'il est homosexuel.» Mais leur avocate a obtenu du procureur de la République de Nice, l'ouverture, le 28 janvier, d'une information judiciaire pour «disparition inquiétante». «Une évolution dans le bon sens», saluent les Manassen. «Je n'en peux plus» Pour Pauline et Rob, il ne fait aucun doute que la disparition de leur fils est consécutive à l'annonce de Mathias à qui ils n'en veulent pas: «Lui aussi vit un drame épouvantable. Il culpabilise à mort et passe tous les jours à la maison.» Mais ils assument une possible part de responsabilité. «Notre fils nous a révélé son homosexualité à 18 ans, ça ne nous a posé aucun problème. D'ailleurs, durant tous les week-ends qu'a duré leur relation, nous étions très heureux d'accueillir David et Mathias à la maison. Mais je me dis aujourd'hui qu'il a sûrement dû traverser des périodes difficiles au préalable et qu'on n'a peut-être pas alors su l'aider. Cette rupture fait peut-être remonter tout ça à la surface. Je me pose beaucoup de questions... », se livre Rob dont l'amour pour David est vertigineux. Et sans complexe: «Pour une interview à une chaîne de télé italienne, on m'a conseillé de taire son homosexualité. C'est hors de question. Demanderait-on à un noir de cacher sa couleur de peau? L'homosexualité est une part intégrante de la personnalité de David.» Autre hypothèse avancée par son papa en larmes: «David est un étudiant brillant qui préparait ardemment les concours pour les grandes écoles. Mais j'ai pu constater combien ce type de formation est éreintante. Enormément de travail, d'abnégation... David s'est peut-être dit à quoi bon bosser comme un dingue si c'est pour perdre ce qui lui était le plus cher: son amour?» Dans la presse ces derniers jours, Pauline semblait désespérer: «Je n'en peux plus. Je pense à lui chaque seconde. Je n'ai plus aucune idée de ce qui a pu lui arriver. Je ne veux plus rien penser. La seule chose que je veux savoir, c'est ce qu'il est devenu, quelle que soit la réponse ». Rob, lui, continue d'y croire: «J'espère qu'il se trouve chez quelqu'un de gentil qui prend soin de lui.» |
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