07/02/2011 INTERVIEW. Le quatrième festival du film LGBT s'ouvre lundi dans la Ville rose. Docs, longs-métrages, avant-premières, pour un public de plus en plus nombreux. L'organisateur de l'événement évoque ses ambitions et ses coups de coeurs. Fort d'une fréquentation croissante, le festival LGBT toulousain Des images aux mots se déroule du 7 au 13 février prochain dans la ville rose. Refus de la honte, construction du genre, homoparentalité... Autant de thématiques abordées à travers une programmation internationale riche. Pour cette quatrième édition, Jacques Baran, organisateur du festival, revient sur l'origine et les enjeux de cette rencontre cinématographique. Comment est né «Des images aux mots»? Jacques Baran : Le festival a débuté il y a quatre ans grâce à l'association Arc-en-Ciel, organisatrice depuis des années de la Marche des fiertés autour de laquelle des films étaient présentés. Un petit groupe de cinéphiles a proposé de donner une dimension plus importante à cette diffusion et de se démarquer de la gay pride en organisant un véritable festival de films LGBT. A travers les thématiques présentées, ce festival se veut rassembleur de la communauté gay et doit permettre aux jeunes de franchir certaines étapes dans leur reconnaissance. Malgré une production foisonnante sur ces sujets, on constate qu'il y a peu de diffusion en province hormis les canaux traditionnels. Il était important qu'une telle initiative politique et militante voie le jour dans une ville comme Toulouse. Plusieurs œuvres sont présentées en avant-première nationale. Quelles sont les nouveautés à retenir? Vos coups de cœur? «Des images aux mots» présente cette année cinq films en avant-première nationale, dont certains réalisateurs seront présents au cours du festival. On retiendra Mes questions sur les trans, documentaire de Serge Moati, mais aussi I shot my love du réalisateur israélien Tomer Heymann qui se déplacera de Tel-Aviv pour rencontrer le public toulousain. Bear City, film sur la communauté bear à New-York, est une œuvre hilarante, tendre avec des personnages très attachants. Traitant de la politique du Don't ask, don't tell récemment abrogée par B. Obama, A Marine story a fait les festivals du monde entier et sera projeté, lui aussi, en avant-première en France. Enfin, Confused sex un documentaire sur le VIH en Italie... La transsexualité est encore taboue en France, même dans le milieu gay. Quel message le festival peut apporter sur cette thématique ? Je ne sais pas si c'est réellement tabou. En tout cas, on tient absolument à présenter des films trans pour œuvrer à la visibilité du phénomène. C'est surtout ça qui fait défaut aujourd'hui ! Avoir des documentaires présentant différentes situations permet aux gens de mieux comprendre et donc une meilleure acceptation. Notre festival s'appelle «Des Images aux mots» pour une raison particulière: on souhaite vraiment engager une discussion, une réflexion, à l'issue des projections, avec l'intervention de nos invités. Notons la participation active dans l'organisation du festival, de personnes transsexuelles. La précédente édition a été un succès. Avec 2200 visiteurs l'an dernier, vous avez même été obligés de refuser du monde à certaines séances... On en attend le double cette année (rires). Ce qui est très stimulant dans un jeune festival, c'est qu'on a une croissance exponentielle. Cette rencontre culturelle est de mieux en mieux identifiée par les Toulousains, grâce notamment au soutien officiel de la municipalité. La réception par le maire à l'ouverture du festival est un symbole fort et nous aide considérablement à améliorer notre visibilité. Deux semaines avant le début du festival, certaines séances sont déjà prises d'assaut via un système de réservations sur internet. Parallèlement aux projections toulousaines, une programmation est prévue en région Midi-Pyrénées. Comment se passe cette collaboration ? Effectivement, treize cinémas répartis dans les différents départements présenteront des films LGBT grand public de qualité. Ces partenariats se développent année après année, ce qui est très encourageant pour la pérennité du festival. De nouvelles collaborations sont prévues pour les prochaines éditions, nous souhaitons entre autres nous rapprocher des festivals de courts-métrages afin d'accéder à l'avenir à des programmations communes. |
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