12/02/2011 INTERVIEW. Les amoureux parisiens sont invités lundi à s'embrasser sur cette romantique passerelle. Des rendez-vous sont aussi organisés dans plus de dix villes, à partir de ce samedi soir. Après les incidents qui ont eu lieu l'an passé, le co-fondateur de l'événement fait le point. C'est désormais une tradition, les amoureux pourront se retrouver à la Saint-Valentin pour un kiss-in à Paris comme dans de nombreuses villes de province. L'an dernier, le rendez-vous initialement prévu devant Notre-Dame avait dû être déplacé à Saint-Michel. Une décision qui n'avait pas empêché des incidents avec plusieurs dizaines de catholiques intégristes. Cette année, c'est le Pont des Arts qui a été choisi par les organisateurs. Un lieu tout aussi symbolique, mais plus romantique que politique. TETU a rencontré Arthur Vauthier, co-fondateur des kiss-in contre l'homophobie et organisateur de celui de la capitale. Il y a un an, le kiss-in de St-Valentin organisé à Paris à proximité de Notre-Dame a été marqué par des incidents. Cela ne vous a pas découragé cette année? Arthur Vauthier: Non! Ça nous a tout de même incité à clarifier le message, s'il ne l'était pas suffisamment, autour du choix du 14 février et de notre volonté de le faire sur le parvis de Notre-Dame. Il y a eu un faux malentendu utilisé par les catholiques intégristes. Nous ne sommes pas dans cette démarche d'affrontement, c'est très pacifique. Cette année, on a donc pris la décision de fixer le rendez-vous sur le pont des Arts. Il y aura des touristes, des amoureux et ils verront un instant des couples homos et hétéros s'embrasser dans un lieu symbolique. Vous craigniez un nouvel incident? Je ne pense pas. Comme à chaque fois, on demande à chacun de venir sans slogan, sans banderoles ni déguisements. De venir comme tous les jours avec simplicité pour montrer le vrai visage de l'homosexualité. L'image d'un baiser échangé en pleine rue entre deux personnes de même sexe a déjà une signification politique forte. Mais nous n'avons pas besoin d'être en guerre contre telle ou telle personne. On a d'ailleurs appris qu'il n'y aurait pas de poursuites contre les personnes interpellées l'an dernier... Oui, on s'y attendait un peu. Mais ce qui me dérange le plus, c'est qu'il n'y ait pas eu beaucoup de prises de parole de la part d'autorités politiques ou religieuses. Au moins pour rappeler que ce qui s'est passé est assez grave. Un tel rassemblement de haine contre des baisers, c'est quand même dramatique ! Mais cela montre aussi qu'il existe une homophobie latente. Même à la préfecture de police, sans être homophobes, ils ont un discours ambigu. Quand on nous conseille d'annuler le kiss-in parce qu'il peut être perçu comme une provocation, c'est se moquer du monde ! C'est la même chose pour l'absence de poursuites devant les tribunaux. Un objectif pour cette année? Il y a eu beaucoup de monde l'an dernier. C'était un record. Cette année beaucoup ont déjà annoncé qu'ils participeront, notamment sur Facebook. Il y aura aussi toute une série de kiss-in en province. C'est un mouvement ouvert à tous les couples homos et aux hétéros. C'est important qu'ils soient là aussi. Un mouvement sans slogan, ni banderole. Le seul message qui passe, c'est le baiser. Kiss-in contre l'homophobie, à Paris le 14 février à 20h sur le Pont des Arts. D'autres sont prévus dans plus d'une douzaine de villes, du 12 au 19 février. |
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