07/03/2011 Le pôle prévention du Sneg est sous le choc, après avoir appris hier que la direction générale de la Santé réduisait sa subvention de 15%. Des milliers d'euros en moins qui auront des répercussions sur les activités du syndicat. C 'est l'un des meilleurs dispositifs de prévention gay au monde qui vient de subir une attaque en règle. Parfois mal connu en France, le SNEG-prévention ne connaît pourtant aucun équivalent. Il a fallu des années à cette équipe pour convaincre les patrons de bars, de sex-clubs, de saunas et de boites de nuits de la nécessité de proposer gel et capotes à leurs clients. L'idée a même été jugée si intéressante qu'elle est en passe d'être dupliquée en Europe. Cerise sur le gâteau, un audit indépendant, demandé par la direction générale de la Santé (la DGS, ou le ministère de la Santé) a souligné la gestion rigoureuse des fonds alloués. 90.000 euros en moins Il aurait donc été logique de soutenir davantage ces propositions, efficaces et reconnues. Car à l'heure où les prises de risques sexuels sont en augmentation, le SNEG continue à diffuser chaque année 4,5 millions de préservatifs, en offrant une transparence budgétaire totale. Mais hier, le 3 mars, le SNEG a appris par la DGS que la subvention finançant son pôle prévention était amputée de 14% pour l'année 2011. Sur un budget global de 640.000 euros, ça fait donc 90 000 euros en moins. Après vingt ans de travail commun avec la DGS, l'équipe est sous le choc. «En avril dernier, on nous avait parlé d'un maintien de notre budget, avant d'évoquer quelques coupes. Je m'attendais à 5% de moins et j'aurais pu le comprendre», explique Antonio Alexandre, directeur du Sneg-prévention. Un poste et demi en moins Cette subvention aide 650 établissements gays à diffuser matériel et tracts de prévention, à former les personnels et à intervenir sur le web, grâce à une équipe de onze délégués. Côté emploi, un poste et demi de salarié sera supprimé dès cette année, alors que certains délégués couvrent des régions comprenant 90 établissements. Côté terrain, cela devrait donc se traduire par des «zones blanches», c'est-à-dire des territoires où l'activité de prévention du SNEG ne sera plus relayée. «Ce que je ne comprends pas, c'est que d'un côté, le rapport Lert-Pialoux, commandé par le DGS, encourage nos actions et incite à mutualiser la prévention, ce que nous faisons en intervenant aujourd'hui chez les échangistes, et que de l'autre, on nous empêche d'agir.» Pourquoi donc commander un rapport d'expert si c'est pour faire l'inverse de ce qu'il suggère? Malgré nos demandes de réaction, personne, au cabinet de Xavier Bertrand et de Nora Bertrand, respectivement ministre du Travail, de l'Emploi et de la Santé et secrétaire d'État chargée de la Santé, n'a souhaité réagir. La lutte contre le sida reste-t-elle une priorité nationale? |
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