07/03/2011 La 18e édition de la conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI) vient de se terminer. Pas de révélations sur de nouvelles molécules disponibles, mais des pistes de recherches prometteuses. Comment choisir parmi 7.500 communications sur le VIH? La CROI, la conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes, a l'avantage de fournir des données scientifiques à foison, offrant une photographie partielle de l'état de la recherche contre le VIH. Le 4 mars, aux côtés de Roland Tubiana, de Jean-Michel Molina et de Morgane Bomsel, le directeur de l'ANRS, Jean-François Delfraissy, a dressé un bilan de cette édition, majoritairement axée sur la santé publique et la prévention. Utilisation préventive pour les séronégatifs L'essai Iprex, sur l'utilisation préventive du Truvada chez des gays séronégatifs, en usage quotidien, a livré ses dernières conclusions: outre un effet de protection (de 44%, ce qu'on sait depuis novembre dernier), il donne dans certains cas des troubles digestifs et les «testeurs» n'ont pas réussi à respecter la prise quotidienne. Cette molécule a également un impact, léger mais démontré, sur les reins et la densité osseuse. Le ténofovir (l'une des deux molécules qui composent le Truvada) avait aussi été testé en gel vaginal. Mais sa déclinaison par voie rectale n'est pas pour demain, car la tolérance est mauvaise: c'est irritant et ça créé des inflammations cellulaires. Seuls 25% de celles et ceux qui l'on testé se disent prêt à le réutiliser. Son efficacité n'est, par ailleurs, pas démontrée. Cependant, in vitro, des biopsies de tissus du rectum provenant d'hommes et de femmes séronégatives ayant utilisé ce gel au quotidien durant une semaine, montrent qu'il pourrait aider à réduire le risque d'infection avec le VIH résultant de rapports anaux. Il est toute fois encore impossible de donner une date. Bonne nouvelle et déception Première bonne nouvelle, des résultats intermédiaires tendent à montrer que le télaprévir (Janssen Cilag) serait plutôt bien toléré chez les séropositifs co-infectés par une hépatite C. On commence même à avoir une idée des interactions possibles avec les trithérapies anti-vih. La tolérance de cette multi-thérapie (au niveau cutané) serait elle aussi plutôt bonne. D'autres études sont attendues. C'est par contre une déception pour le raltégravir (Merck). Déjà disponible, cette molécule a été testée en une prise par jour et ce n'est pas probant. Pour le moment, sa posologie va continuer à se faire en deux prises. Si cette conférence n'a pas mis sur le devant de la scène de nouveautés thérapeutiques disponibles, on dispose de données sur trois petites nouvelles, des molécules encore au tout début des essais: -un nouvel anti intégrase, le dolutégravir 572, à destination des patients au virus résistant, développé par GSK-ViiV Healthcare, -le GS7340 (Gilead), un dérivé du ténofovir, avec une activité au moins équivalente -le BMS 663068. Développé par le laboratoire BMS, il interpelle par son mode d'action: c'est un inhibiteur d'attachement, il empêche le virus de se lier au récepteur CD4. D'autres éléments seront communiqués à l'IAS, l'International Aids Society: ce congrès aura lieu du 17 au 20 juillet 2011, à Rome. |
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