12/03/2011 «J'espère que cette fois est la bonne» dit Alima Boumediene-Thiery, sénatrice Verte qui a relancé la disposition d'amélioration du pacs, rejeté une première fois par l'UMP à l'Assemblée. Un combat «pour l'égalité» loin d'être gagné. Verra-t-on un jour le nom du partenaire survivant, inscrit sur l'acte de décès d'une femme ou d'un homme pacsé(e), plutôt que la mention «célibataire»? Cette mesure, qui peut apparaître comme une simple question d'égalité entre homos et hétérosexuels (puisque les mariés, eux, voient leur nom apparaître sur l'acte de décès de leur conjoint), fait l'objet d'un débat au Parlement depuis plusieurs mois. Depuis que la sénatrice Alima Boumediene-Thiery (Europe Ecologie-Les Verts) a rédigé un amendement en ce sens, qui a été voté par le Sénat mi-décembre 2010… Avant d'être supprimé à l'Assemblée nationale par l'UMP début février, à la suite de vifs débats. Cette fois, la sénatrice a obtenu le soutien de la Commission des Lois du Sénat. Le gouvernement contre l'amélioration En réintégrant la possibilité d'inscrire le pacs dans l'acte de décès, la sénatrice procède donc à une deuxième tentative de faire voter ce texte, au détour de la loi d'amélioration et de simplification du droit actuellement en débat. «Mais cette fois-ci, c'est toute la commission des Lois du Sénat qui l'approuve, se réjouit Alima Boumédiene-Thiery, interrogée. La première fois, le rapporteur UMP de la commission des Lois s'était contenté de l'approuver à titre personnel.» Cette prise de position à contre-courant de Bernard Saugey fera-t-elle pencher la balance? Cela n'est pas si sûr, car le débat reste très tranché. «Sous prétexte de donner un droit pour l'organisation des funérailles, vous voulez faire inscrire, sur l'acte de décès, la mention du pacsé alors que le pacs ne confère aucun droit particulier en la matière», a répondu le rapporteur de la loi, Etienne Blanc (UMP), à un député PS qui l'accusait de mener «un combat d'arrière-garde contre le pacs», à l'Assemblée début février. Le gouvernement, incarné par le ministre de la Justice Michel Mercier, avait plaidé contre cette mesure: «La mention du conjoint survivant est justifiée par la vocation successorale de celui-ci. Or, le partenaire survivant d'un pacs n'est pas un héritier légal», avait-il argumenté. Sécurisation des droits Etre aidé pour avoir le droit d'organiser les funérailles est, effectivement, l'une des raisons pour lesquelles certaines organisations LGBT souhaitent l'inscription du pacs dans l'acte de décès (lire Pour les homos, les discriminations ne s’arrêtent pas aux portes du cimetière). Mais elle constitue également «une sécurisation des droits du partenaire survivant» et «la possibilité pour lui de bénéficier de certains droits» dont «la jouissance gratuite du logement du défunt durant une année ou l'attribution préférentielle de la propriété du logement», explique Alima Boumédiene-Thiery. Sans compter la question de «l'égalité», soit «un parallélisme avec les dispositions légales applicables au conjoint survivant» (d'un couple marié). «Pour toutes ces raisons, j'espère que cette fois est la bonne…» confie la sénatrice. Après deux lectures dans chacune des chambres, la loi d'amélioration du droit, incluant donc cette disposition, doit revenir une dernière fois en séance publique au Sénat (en principe le 23 mars) puis à l'Assemblée. S'il y a toujours désaccord, une commission mixte paritaire pourrait être convoquée. Prochaine étape, les injures Et même si ce combat est perdu, Alima Boumediene-Thiery connaît déjà le suivant. La sénatrice compte s'attacher à une autre luttre contre les discriminations: l'harmonisation du délai de prescription pour porter plainte contre des injures racistes ou homophobes. A l'heure actuelle, ce délai est de trois mois –le délai qui s'applique aux insultes en général, comme aux insultes homophobes– mais il est de un an pour les injures racistes. «Je compte déposer d'ici un mois une proposition de loi, afin d'augmenter également le temps de recours pour les victimes d'homophobie», annonce la sénatrice. |
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