30/03/2011 Leur procès s'ouvre aujourd'hui devant les assistes des mineurs de la Marne, à Reims. Ils ont reconnu, lors de l'enquête, avoir trouvé Alexis Frumin «basané et efféminé»… pourtant, racisme et homophobie ne sont pas retenus comme circonstances aggravantes. Sa tête le leur revenait pas. Les quatre skinheads l'avaient trouvé «basané et efféminé». Et c'est apparemment la raison pour laquelle ils avaient torturé puis tué Alexis Frumin, un jeune homme de 21 ans, le 16 juin 2007 à Reims. Deux des accusés étant mineurs au moment des faits, le procès qui s'ouvre ce mardi devant les assises des mineurs de la Marne devrait se tenir à huis clos, selon les avocats des prévenus qui demanderont au tribunal de prononcer la publicité restreinte des débats. Agés aujourd'hui de 21 à 28 ans, les quatre accusés sont poursuivis pour homicide volontaire avec préméditation, précédé d'actes de torture et de barbarie. Ils encourent la réclusion criminelle à perpétuité. Une jeune femme de 26 ans, placée sous contrôle judiciaire, comparaîtra également à leurs côtés, poursuivie pour non empêchement de crime. Coups et brûlures Le 16 juin 2007, le corps d'Alexis Frumin, un jeune homme de 21 ans en rupture familiale, était repêché dans la rivière, à quelques centaines de mètres du stade de Reims. L'autopsie révélera que le jeune homme, dont le corps présentait de nombreuses traces de coups et de brûlures, avait succombé à une strangulation avant sa mise à l'eau. Dix jours plus tard, les policiers rémois qui enquêtent dans l'environnement d'une jeune femme hébergeant Alexis, interpellent le petit ami de cette dernière et trois autres jeunes gens, dont deux mineurs de 17 ans. Les quatre individus, qui se revendiquent de la mouvance skinhead, reconnaissent avoir tué Alexis qui était devenu leur souffre douleur, «parce qu'il avait le teint basané et semblait efféminé», avait indiqué à la presse Madeleine Simoncello, la procureure de Reims sans pour autant retenir la qualification de crime raciste et homophobe. Chants nazis Dans l'après-midi du 9 juin 2007, au domicile de la jeune femme alors absente, les prévenus sont accusés d'avoir ligoté la victime sur une chaise avant de la frapper à coups de rangers et de lui brûler les parties génitales à l'aide d'une bombe de déodorant transformée en chalumeau, tout en écoutant des chants nazis. Par la suite, le groupe avait promené Alexis en centre ville où une foule dense célébrait l'inauguration du TGV-est, avant de le conduire dans le parc de l'arboretum en bordure de rivière où il sera étranglé à l'aide d'une ceinture de pantalon et jeté à l'eau. La jeune femme qui comparaît pour non empêchement de crime avait croisé le groupe en ville le jour du meurtre mais était restée sourde aux appels de la victime, avait précisé Mme Simoncello. Rappelons que Reims est aussi la ville où François Chenu avait été assassiné en 2002 près d'un lieu de drague gay, par des jeunes gens venus «casser du pédé». |
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