30/03/2011 Le groupe TRT-5, qui rassemble plusieurs associations de prévention et de lutte contre le sida, a tiré la sonnette d'alarme hier. Confrontées à des problèmes d'approvisionnement, plusieurs dizaines de séropositifs ont dû interrompre leur traitement au cours des derniers mois. Des associations de lutte contre le sida se sont inquiétées lundi dans un communiqué de ruptures d'approvisionnement «ponctuelles mais récurrentes» en médicaments antirétroviraux pour les personnes séropositives dans les pharmacies de villes. Une situation alarmante déjà évoquée par TÊTU l'été dernier. Interruptions de traitement Dénonçant un «problème grave qui semble désormais systémique», l'observatoire du groupe TRT-5 (Groupe interactif traitements et recherche thérapeutique), regroupant une dizaine d'associations (Actif santé, Act-up paris, Sida Info service, Aides, Sol en Si, etc.), a mis en place un dispositif d'alerte, qui en 9 mois a recensé «118 signalements de ruptures de traitement». Ce chiffre, qui selon le TRT-5 reste «largement sous-estimé», concerne pour moitié des séropositifs résidant en Ile-de-France et pour moitié en régions. Parmi eux, «un répondant sur trois a été contraint d'interrompre son traitement entre un et sept jours ou plus». Pharmacies hospitalières en dernier recours «Les responsabilités sont partagées» note le TRT-5, qui remarque par exemple que les pharmacies de ville, «même celles qui ont des patients réguliers bien identifiés, ne disposent pas de stocks de cette classe de médicaments en raison de leur coût élevé et des difficultés auxquelles elles se heurtent dans le retour des invendus». Autre explication, «lorsqu'une pharmacie ne peut pas honorer une ordonnance, via son propre grossiste répartiteur ou, à défaut, un confrère de quartier, elle se retourne vers d'autres grossistes qui sont souvent réticents pour pratiquer de tels dépannages au risque de ne pas pouvoir fournir leurs clients habituels». «La pharmacie s'adresse alors aux laboratoires pharmaceutiques concernés qui annoncent des solutions rapides (entre 24 et 48h) de dépannage dans le meilleur des cas». En dernier recours, le pharmacien oriente les personnes «vers les pharmacies hospitalières qui disposent généralement d'une quinzaine de jours de stocks». Intérêt financier Les grossistes répartiteurs sont par ailleurs «soumis à un système de quotas par certains laboratoires pharmaceutiques», mais certains «trouvent aussi un intérêt financier à vendre ces médicaments dans un autre pays de l'Union européenne». En France, entre 130.000 et 150.000 personnes séropositives sont recensées. 85% d'entre elles sont sous médicaments antirétroviraux. |
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