31/03/2011 En dépit des dépositions des prévenus, ces deux circonstances aggravantes n'ont pas été prise en compte par la procureure de Reims en 2007. L'avocat de la famille de la victime demande une requalification des faits. Etrangement, les circonstances aggravantes de racisme et d'homophobie sont absentes du procès de quatre individus, soupçonnés d'avoir torturé et tué Alexis Frumin «parce qu'il avait le teint basané et semblait efféminé» selon leurs propres dépositions, il y a quatre ans. Requalification des faits Or, pour la partie civile, il s'agit bel et bien d'un crime «raciste et homophobe» qui mérite une requalification des faits comme tel. «On a sacrifié une partie de la vérité des faits au confort d'un procès où la dimension politique serait absente», a expliqué Me Emmanuel Ludot, l'avocat de la famille de la victime. «Ce qui été a été déterminant dans le choix de la proie, la torture et l'assassinat, c'est uniquement la couleur de peau et l'allure efféminée», a poursuivi l'avocat, au premier jour du procès à huis clos devant les assises des mineurs de la Marne. Les prévenus, âgés de 21 à 29 ans, dont deux étaient mineurs lors de l'agression, sont poursuivis pour assassinat précédé d'actes de torture et de barbarie. Ils encourent la réclusion criminelle à perpétuité. Etranglé et jeté à l'eau Durant l'instruction en 2007, les quatre hommes avaient reconnu s'en être pris à la victime, un jeune homme en rupture familiale, «parce qu'il avait le teint basané et semblait efféminé», avait indiqué à la presse Madeleine Simoncello, procureur de Reims. Elle n'a cependant pas retenu la qualification de crime raciste et homophobe. Les accusés sont soupçonnés d'avoir frappé Alexis le 9 juin 2007, à coups de rangers et de lui avoir brûlé les parties génitales à l'aide d'une bombe de déodorant transformée en chalumeau avant de le conduire dans un parc en bordure de rivière, où il a été étranglé à l'aide d'une ceinture de pantalon et jeté à l'eau. Le corps avait été découvert par un témoin une semaine plus tard. «Considérations personnelles» «Pour masquer les cris de douleur de la victime, ils passaient à fond des chants et du rap néo-nazi, notamment la chanson du groupe Légion 88 intitulée Casser du bougnoule», a souligné Me Emmanuel Ludot. Du côté de la défense, on s'en tient à l'énoncé de l'ordonnance de renvoi dans laquelle les notions de racisme ou d'homophobie n'apparaissent pas. «Les débats détermineront certainement la part de responsabilité de chacun, mais on peut imaginer qu'il y ait eu également des considérations personnelles et relationnelles entre la victime et les accusés», a expliqué Me Denis Decarme, avocat d'un des mineurs qui comparaît libre sous contrôle judiciaire, après avoir été incarcéré pendant deux ans. Verdict le 6 avril Une jeune femme de 26 ans, ex-compagne d'un des accusés, comparaît également pour non empêchement de crime. Elle avait croisé le groupe en ville le jour du meurtre mais était restée sourde aux appels de la victime. Les deux premières journées du procès sont consacrées à l'audition des enquêteurs, puis la Cour s'intéressera à la personnalité des accusés avant d'examiner le fond de l'affaire à partir de vendredi. Le verdict est attendu le 6 avril. |
Webmaster / Éditeur : Monclubgay.com © | Réalisation : Nichetoo.net | ||
Conditions d'utilisation |
|