31/03/2011 Jusqu'à samedi, L'Alpe d'Huez sert de décor à la troisième Semaine européenne de ski gay. Une première qui réjouit les participants... et aussi les commerçants qui redoutaient d'abord «des débordements». TÊTU était sur les tire-fesses ! Des rainbow flags à tous les coins de rue. Des gogos dancers en soirées et des brochettes de garçons qui dévalent les pentes joyeusement. L'Alpe d'Huez fait son coming out! Après Tignes, c'est la station iséroise qui accueille jusqu'à samedi la Semaine européenne de ski gay (EGSW en anglais), troisième du nom. Des Russes et des Américains... Glisse et agapes en altitude la journée, clubbing avec toutes sortes de soirées thématiques la nuit. Plus d'une cinquantaine d'événements au total. Le concept est immuable depuis la création de ce raout annuel. Mais il semble avoir atteint un nouveau sommet. Les organisateurs revendiquent «près d'un millier de participants». 40 ans de moyenne d'âge. Des mecs en très grande majorité, même si on dénombre une soixantaine de nanas. Pour les deux-tiers, la clientèle partage les nationalités du duo franco-britannique qui organise l'événement. Le reste provient d'une vingtaine d'autres pays. Beaucoup d'Européens et même des Russes, des Américains et un couple de Sud-Africaines ! «C'est pas mal, relève Olivier Paria, le sherpa français de la EGSW, parce que la signature des partenariats intervenant trop tard, nous n'avons pas le temps nécessaire de faire de la promotion. On doit ce succès au fait que d'année en année, les gens reviennent et qu'ils sont de plus en plus nombreux grâce à un bouche à oreille favorable.» «Ce n'est pas une gay pride» Pour 750 euros en moyenne (comprenant le logement, l'accès à tous les événements, les forfaits et la location du matériel), les participants viennent autant pour skier que pour faire la fête. Entre homos. «Ça n'a rien de revendicatif. Ce n'est pas une gay pride. C'est juste un événement à destination des gays, comme il s'en déroule partout dans le monde», relativise Olivier, habitué à répondre aux questions critiques des journalistes sur la menace communautariste. «Quand toute l'année tu vis et travailles dans un environnement pas friendly, ça fait du bien d'aller t'éclater une semaine entre gays à la neige, d'autant que c'est d'habitude un univers très hétéro», confirme Romain, parisien de 33 ans. Aucun malaise non plus à l'Alpe d'Huez. «Avant de voir débarquer tous ces gays, on craignait un peu des débordements. Et puis c'est finalement très bon enfant et beaucoup plus cool que les semaines étudiantes», témoigne la gérante d'un magasin de ski. «Ca réveille un peu la station traditionnellement morte à cette saison», renchérit la caissière d'une supérette qui ne manque jamais d'indiquer à sa clientèle masculine où se trouve «la chambre noire», la backroom aménagée dans un bar, qui fait tant jaser sur les télésièges! Même le maire y est allé de son petit message de bienvenue à l'intention des gays skieurs: «L'Alpe d'Huez s'honore d'accueillir (...) un rendez-vous placé sous le signe du respect et de la tolérance.» Plus vaste qu'à Tignes «A tous les niveaux, l'accueil est très bon ici, confirme Olivier. Après trois années passées à Tignes, on voulait changer. On est globalement contents.» Il se murmure surtout que les organisateurs reprochaient à la station savoyarde de s'approprier un peu trop le succès de l'événement. Et même si les habitués regrettent de se retrouver un peu dispersés dans une station plus vaste et un manque de neige au bas des pistes, ce sont les seuls reproches qu'ils font à l'Alpe d'Huez. Du coup, celle-ci accueillera sans doute la prochaine EGSW. Les dates sont déjà fixées: du 24 au 31 mars 2012 ! |
Webmaster / Éditeur : Monclubgay.com © | Réalisation : Nichetoo.net | ||
Conditions d'utilisation |
|