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Marche des fiertés: l'Inter-LGBT sacrifie son «coq au boa» | 21/04/2011 Pour tuer dans l'oeuf la polémique autour de la désormais célèbre affiche de la gay pride parisienne, le porte-parole de l'association organisatrice a annoncé que ce visuel ne sera finalement pas utilisé. Fin des débats? Ce n'est pas un abandon, c'est une mise à l'écart. La nuance est subtile, mais elle est importante pour Nicolas Gougain, le porte-parole de l'Inter-LGBT, qui n'entend pas laisser croire qu'il n'«assume» plus l'affiche de la prochaine Marche des fiertés LGBT, qui avait suscité une vive polémique auprès de militants. «Passer à autre chose» «Pour se détacher du débat autour de l'affiche elle-même, on a fait le choix de ne pas l'utiliser davantage et de ne plus communiquer que sur le mot d'ordre de cette année – “Pour l'Egalité: en 2011 je marche, en 2012 je vote”», dit le porte-parole de l'interassociative, à l'issue d'une réunion de sa commission politique hier soir. En clair, la désormais célèbre affiche du coq et de son boa autour du cou ne sera pas imprimée comme il était prévu pour promouvoir la «gay pride» du 25 juin prochain à Paris. «Il faut qu'on passe à autre chose, explique Nicolas Gougain, pourtant, je tiens à dénoncer les différents procès contradictoires que l'on a fait au visuel qui était retenu (notamment via un groupe sur Facebook qui a réuni plus de 800 membres, NDLR). La Marche des fiertés, première manifestation politique de France avec plus d'un demi-million de participants chaque année, est un défilé revendicatif à caractère festif, et ouvert: chacun y défile pour sa propre raison. Il n'a jamais été question de la réduire à des stéréotypes. L'affiche n'était évidemment pas un hommage nationaliste rendu à l'extrême-droite, ni une profession de foi machiste et misogyne, ni une réduction du mouvement LGBT aux pires clichés homophobes!» Polémique dans la polémique Seule association à avoir publié un communiqué sur le sujet, Le Refuge avait en effet été très entendu (repris notamment par l'AFP et sur le site de Libération) lorsqu'il avait dénoncé «un grand pas en arrière dans la lutte contre l'homophobie» commis par cette affiche, puisque l'image du boa autour du cou, était«une stigmatisation des personnes homosexuelles, réduites à des volatiles affublés de boas». «Nos psychologues passent un temps infini à déconstruire ces clichés intériorisés par les jeunes qui refusent leur homosexualité et sont dans un déni d'eux-mêmes, source de profond mal-être», écrivait le Refuge. Dans un communiqué hier, l'association Rimbaud, une structure lyonnaise qui effectue un travail similaire à celui du Refuge (accueil et écoute de jeunes en rupture familiale) répond à cette polémique dans la polémique: «Le vrai combat de déconstruction des préjugés ne se fait pas sur l'acceptabilité d’une homosexualité en opposition à une autre, plus efféminée, qui aurait donc qu'à être moins “provocatrice” pour vivre dans le respect. Le combat au quotidien se fait dans l’illustration et la défense des multiples façons de vivre et de concevoir son propre rapport au corps, à sa sexualité, à son identité de genre et à son mode de vie. C’est cette diversité qui déconstruit les préjugés», écrit l'association. Gageons qu'il faudra plus qu'un sacrifice de coq pour mettre tout le monde d'accord. |
Source : Par Paul Parant - Têtu.com
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