22/04/2011 Jusqu'au 27 avril, les troisièmes «Rencontres in & out» de Nice explorent l’intimité dans les films gays et lesbiens. Une tendance de fond que décrypte Benoît Arnulf, grand connaisseur à 33 ans du cinéma LGBT, et directeur artistique de ce festival de cinéphiles. Interview. Benoît Arnul et une partie de l'équipe organisatrice des «Rencontres In & Out». TÊTU: Qui sont les Ouvreurs ? Benoît Arnulf: Une association que des cinéphiles ayant à cœur de défendre la culture gay et lesbienne ont fondée il y a trois ans à Nice avec pour vocation de créer ce festival «In & out». On a, depuis, étoffé notre champ d’action en animant des séances de prévention contre l’homophobie dans les lycées niçois. Enfin, on organise aussi toute l’année des petites manifestations cinéphiles comme des projections en plein air l’été dans le Vieux-Nice. Pourquoi ce thème de «l’intime» ? L’homosexualité au cinéma change. Les cinéastes abordent cette thématique à hauteur de l’individu, de façon plus personnelle, moins universelle, politique ou sociétale comme c’était le cas jusqu’ici. Un exemple avec le film qu’on a projeté mardi en ouverture. Dans Cuchillo de palo, la réalisatrice paraguayenne Renate Costa, parle de la persécution des homosexuels dans son pays, sous la dictature de Stroessner, à travers le regard qu’elle portait sur son oncle qui en était victime. C’est un film sur la mémoire d’un pays à l’échelle, très intime, d’un individu. On est captivé par cette histoire parce qu’elle nous parle. On passe du personnel à l’universel. Les moments forts de cette troisième édition ? L’âme de ce festival, c’est la rencontre avec les cinéastes. On est donc très contents d’avoir tous les jours un invité. On a une rétrospective intégrale des trois longs et deux courts-métrages du portugais João Pedro Rodriguez. Ce qui, à mon avis, n’avait jamais été proposé. Mercredi, il est venu parler de son œuvre et de son prochain film. On est aussi très content d’accueillir Céline Sciamma qui casse la baraque avec Tomboy annoncé comme le grand film français de ce printemps. On a aussi Vincent Dieutre qui viendra nous parler de son dernier film qui ne sortira pas en salle, Emilie Jouvet avec son ton très libre et très politique et Louis Dupont qui fait partie des habitués du festival avec un travail en profondeur sur l’esthétique des corps. Quelle est la spécificité de ce festival ? Je suis soucieux de structurer ma programmation avec une thématique transversale et, chaque jour, une cohérence avec des films qui se répondent. C’est un festival de films et de cinéastes avant d’être un festival militant gay et lesbien. On ne renie pas cette dimension là. On la revendique plus facilement dans nos sections documentaires. On insiste aussi beaucoup sur la convivialité parce qu’un festival de province doit amener des films que les spectateurs ne verraient pas en salle car la distribution est difficile en France. Et on a envie de montrer que Nice peut être une ville ouverte qui a de l’ambition avec des manifestations de grande qualité, exigeantes dans leurs contenus. Il y a un public pour ça à Nice. La preuve: on a attiré 2 200 spectateurs l’an dernier. On a l’objectif de faire mieux avec toujours une trentaine de films mais un jour de plus cette année. In & out, jusqu'au 27 avril. Plus d’infos sur www.lesouvreurs.com |
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